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Les femmes transgenres n’ont pas accès aux implants

Kate Shewan, of the Youth Project, left to right, Nova Scotia NDP spokesperson for LGBTQ affairs Susan Leblanc, transgender activist Serina Slaunwhite, lawyer Susanne Litke and transgender activist Michael Davies-Cole pose at the legislature in Halifax on Thursday, Aug. 16, 2018. THE CANADIAN PRESS/Alex Cooke Photo: Alex Cooke/La Presse canadienne

HALIFAX — Une militante transgenre a déposé une plainte contre le ministère de la Santé de la Nouvelle-Écosse, dénonçant que la province couvre les chirurgies de réduction mammaire pour les hommes transgenres, mais pas les augmentations mammaires pour les femmes transgenres.

Serina Slaunwhite a passé la dernière année et demie à se battre contre le programme d’assurance-maladie de la province après s’être vu refuser une implantation mammaire en avril 2017, au motif que la chirurgie n’est pas jugée médicalement nécessaire.

Elle a déposé une plainte à la Commission des droits de la personne après avoir senti que ses préoccupations allaient demeurer sans réponse.

«Cela devrait être inclus avec le reste des chirurgies financées publiquement par la province pour une opération de changement de sexe… Il s’agit d’une discrimination de genre», a soutenu Mme Slaunwhite jeudi.

«Pourquoi est-ce que ce n’est pas couvert? Si vous faites des chirurgies de masculinisation et de retrait des seins pour les hommes trans, alors vous devez pouvoir faire le contraire pour les femmes trans.» Sans couverture, une augmentation mammaire peut coûter plusieurs milliers de dollars.

Elle affirme que le programme d’assurance-maladie de la Nouvelle-Écosse était incapable de lui fournir une réponse claire.

Par courriel, la porte-parole du ministère de la Santé, Tracy Barron, a justifié que les femmes transgenres développent généralement des seins grâce à l’hormonothérapie, un service couvert par l’assurance-médicaments provinciale. De l’autre côté, la seule option pour les hommes transgenres est la chirurgie.

«Les implants ne sont pas couverts pour les personnes qui voudraient avoir des seins plus gros», a-t-elle ajouté avant de préciser que «les implants mammaires sont couverts en Nouvelle-Écosse pour les asymétries congénitales ou développementales graves et pour la reconstruction du cancer du sein.»

Toutefois, l’avocate Susanne Litke, qui représente Mme Slaunwhite, note que dans plusieurs cas les seins développés par hormonothérapie ne sont pas suffisamment imposants pour que les femmes transgenres se sentent véritablement bien dans leur corps.

Elle estime que la chirurgie mammaire peut favoriser l’acceptation des femmes transgenres, c’est-à-dire à ce qu’elles puissent être perçues en tant que femmes. Cette perception peut faire en sorte d’éviter les commentaires blessants et le harcèlement.

Susanne Litke rappelle que la politique provinciale en matière de changement de sexe n’est qu’un «simple règlement» qui pourrait être facilement modifié par le gouvernement s’il le souhaite.

Elle cite d’ailleurs la Saskatchewan et la Colombie-Britannique en exemple, alors que les deux provinces ont déjà choisi de financer la chirurgie d’augmentation mammaire pour les femmes transgenres.

«La Nouvelle-Écosse peut prendre les devants ici au Canada, nous pouvons devancer les autres provinces qui n’ont pas encore ajouté cette chirurgie à leur couverture», réclame-t-elle.

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