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Une juge refuse de se retirer pour avoir pleuré

Gavel Photo: Archives Métro

KELOWNA, C.-B. — Une juge siégeant à une cour provinciale de la Colombie-Britannique qui a essuyé une larme durant la déclaration de la victime dans une affaire de contacts sexuels a affirmé qu’elle ne se retirerait pas du procès parce qu’il n’existait aucune preuve pour étayer les accusations de partialité à son égard.

Dans une décision rendue vendredi, la magistrate Monica McParland a soutenu que le fait qu’un juge fasse preuve de compassion ne signifiait pas qu’il y avait prédisposition judiciaire.

Elle a souligné que sa réaction avait «peut-être» été exagérée, mais que la Cour suprême du Canada et le Conseil canadien de la magistrature étaient tous les deux d’accord sur le fait que «les juges sont des êtres humains et n’ont pas à se comporter comme des robots».

La magistrate a ajouté qu’il n’y avait donc rien de mal à ce qu’un juge exprime une émotion et que le fait de se montrer compatissant ne voulait pas dire qu’il y avait prédisposition judiciaire.

Mme McParland a poursuivi en disant que les déclarations sous serment présentées par une avocate de la défense lui ayant demandé de se retirer reposaient sur des opinions et des spéculations inappropriées concernant ce qu’elle avait pu penser ou ressentir durant le procès.

Les déclarations sont celles d’un technicien juridique et d’une tante de l’accusé.

La juge McParland a déclaré que ces deux personnes n’avaient pas suffisamment d’expérience en droit criminel pour savoir que, dans le cadre d’un procès, le juge peut poser des questions, exprimer des doutes sur les preuves soumises et déterminer le déroulement des procédures, notamment en ce qui concerne l’horaire des audiences.

L’avocate de la défense Jacqueline Halliburn avait demandé à Monica McParland de se retirer et de ne pas prononcer la sentence à la suite d’une audience à Kelowna le 1er août, soutenant que les juges ne pleuraient pas chaque fois qu’ils présidaient une affaire de contacts sexuels et qu’elle avait démontré ses prédispositions en riant de façon moqueuse de la proposition d’une peine d’emprisonnement discontinue de 90 jours.

La procureure de la Couronne Angela Ross a répondu que les juges pouvaient faire preuve de compassion et qu’il n’y avait aucun rire moqueur sur l’enregistrement de l’audience.

Jeremy Carlson, aussi connu sous le nom de Rhiley Carlson, a été accusé de voie de fait et de contacts sexuels sur une personne âgée de moins de 16 ans. Il a plus tard plaidé coupable à une accusation de contacts sexuels sur une personne mineure.

La Couronne a réclamé une peine pouvant aller jusqu’à 20 mois de prison suivie d’une période de probation.

L’affaire a été ajournée jusqu’au 30 août après que la Couronne eut signalé son intention de soumettre de nouvelles preuves.

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