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Les syndiqués de la SAQ changent de stratégie

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz/La Presse canadienne
Roxanne Ocampo, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — À l’aube du déclenchement des élections, les employés de la Société des alcools du Québec changent de stratégie et annoncent d’emblée leur intention de débrayer mercredi.

Après une journée de grève surprise le 17 juillet dernier, le Syndicat des employés de magasins et de bureau interpelle cette fois «son vrai employeur», le gouvernement.

La présidente du SEMB-SAQ, Katia Lelièvre, réclame l’intervention du Conseil du Trésor pour faire aboutir les négociations entamées il y a près d’un an et demi.

À quelques heures du lancement de la campagne, la journée de mercredi constituera la dernière occasion de se mobiliser de la sorte sans s’empêtrer dans des dépenses électorales, fait-elle valoir.

La question des horaires et des heures de travail demeure au coeur du litige, la SAQ voulant compter sur davantage d’employés d’expérience les soirs et week-ends. Le syndicat, affilié à la CSN, y voit un recul alarmant, notamment sur le plan de la conciliation travail-famille et de la précarité de ses membres à temps partiel.

Katia Lelièvre accuse les libéraux de s’enliser dans leurs propres contradictions en restant impassibles devant ce conflit, alors qu’ils s’apprêtent à faire miroiter des emplois de qualité en vue du scrutin du 1er octobre.

«S’il veut montrer que ses promesses électorales sont sincères et pas bidon», le gouvernement doit intervenir, a-t-elle martelé en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

Pour que les piquets de grève tiennent bon

En laissant savoir qu’ils débraieront mercredi, les travailleurs espèrent aussi pouvoir compter sur la solidarité de la population dans le respect des piquets de grève.

«C’est sûr que ça a un impact sur le moral des troupes et le conflit en soi, souligne Katia Lelièvre. Ce n’est pas un gros effort qu’on demande aux gens. On n’est pas un service essentiel. Ils peuvent faire leurs achats la veille ou attendre le lendemain.»

La dirigeante syndicale croit néanmoins bénéficier du soutien du public: «La population a bien compris que les enjeux ne sont pas monétaires, ce sont des enjeux de qualité de vie. (…) On se bat pour des conditions pour lesquelles à peu près tout le monde au Québec se bat.»

Après le débrayage de mercredi, le syndicat disposera toujours de quatre journées de grève, en vertu d’un mandat qui lui a été accordé avec 91 pour cent d’appuis en juin. Le SEMB-SAQ représente 5500 travailleurs répartis à travers 404 succursales, en plus des centres administratifs de la société d’État.

Le porte-parole de la SAQ, Mathieu Gaudreault, fait état de la mise en place d’un «plan de contingence», sans toutefois être en mesure de préciser le nombre de succursales qui demeureront ouvertes mercredi.

Sur la question des horaires, il reconnaît que l’employeur cherche à obtenir «plus de flexibilité» et ce, «pour être plus efficace».

M. Gaudreault refuse par ailleurs de réagir à la nouvelle stratégie du syndicat.

«On a toujours dit qu’on est prêt à faire des propositions bénéfiques pour l’ensemble des parties, c’est là-dessus qu’on met nos énergies», explique-t-il, à l’approche de nouvelles rencontres de négociation dans les prochaines semaines.

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