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Québec Solidaire souhaite reconnaitre le langage des signes comme langue officielle

Photo: Mario Beauregard/Métro
Caroline St-Pierre, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — S’il est porté au pouvoir en octobre, Québec solidaire (QS) s’engage à adopter une Loi sur l’accessibilité universelle et à reconnaître officiellement la langue des signes québécoise.

Accompagné de quatre candidats de QS en situation de handicap, le porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, a présenté, mardi, les engagements de sa formation en ce qui a trait à l’inclusion des personnes handicapées.

Le parti s’engage notamment à reconnaître officiellement la langue des signes québécoise, «une langue et une culture issues du Québec».

«Il y a un aspect culturel et un aspect symbolique à cette reconnaissance-là. La langue des signes québécoise (LSQ), c’est une langue québécoise, qui est typiquement québécoise et unique au Québec. Sa reconnaissance comme langue officielle permet de reconnaître cette dimension-là de la culture québécoise. C’est déjà, en soi, un geste important», a expliqué M. Nadeau-Dubois en entrevue téléphonique.

Ensuite, ajoute-t-il, il faut s’assurer que les personnes sourdes aient accès à des services de santé et d’éducation, ainsi qu’à la justice.

«Reconnaître (la LSQ) comme langue au Québec, ça permet de donner accès à certains services. Ça ne veut pas dire que, à tout moment, en tout lieu, en tout temps, il y aura des interprètes, bien sûr que non, mais il y a moyen de favoriser l’accès aux services publics pour les personnes sourdes en s’assurant au moins d’un certain minimum de services d’interprétation.»

Des lieux accessibles

Le porte-parole solidaire souligne que les personnes en situation de handicap et leur famille lui parlent «constamment» des enjeux d’accessibilité et de leurs difficultés à accéder à certains commerces, aux établissements culturels, et parfois même à certains soins de santé.

QS souhaite donc voir l’adoption d’une «véritable Loi sur l’accessibilité universelle», dont l’objectif sera d’éliminer des contraintes en matière d’accessibilité et d’établir des échéanciers clairs.

«Il faut prévoir un processus avec des échéanciers pour que les bâtiments soient modernisés. Il faut des échéanciers clairs, qui devront être négociés avec les différents acteurs concernés», a précisé Gabriel Nadeau-Dubois, ajoutant que des pénalités seront prévues si, après une certaine période de temps, les aménagements nécessaires n’ont pas été faits.

«En ce moment, il y a déjà une loi sur l’accessibilité au Québec qui donne des obligations, mais où il n’y a pas de pénalités d’associées. On pense que c’est comme une loi qui n’a pas de dents. Il faut s’assurer qu’on fasse des changements progressivement et qu’après une certaine période de temps, oui, il y ait des pénalités.»

Les candidats solidaires en situation de handicap — Camille Saint-Laurent (Marguerite-Bourgeoys), André Vincent (Vachon), Lucie Mayer (Prévost) et Benoit Racette (Saint-Henri-Sainte-Anne) — ont témoigné, en conférence de presse, des défis en matière d’accessibilité et des solutions qu’ils jugent possibles.

«L’accessibilité doit devenir une seconde nature, ça ne doit pas être spécial. Il faut que ce soit intégré dans la pensée des gens qui réfléchissent à nos infrastructures», a souligné Lucie Mayer, qui se déplace en fauteuil roulant.

«En matière d’inclusion au marché du travail, il ne faut pas se le cacher, actuellement, beaucoup de personnes en situation de handicap, même diplômées, ont de la difficulté à s’intégrer au marché du travail alors qu’elles veulent contribuer à la société québécoise. Québec solidaire renforcerait le Programme d’accès à l’égalité pour permettre aux personnes en situation de handicap d’intégrer un emploi, mais aussi former les fonctionnaires pour qu’ils soient en mesure de nous recevoir adéquatement», a ajouté Camille Saint-Laurent, première candidate non voyante aux élections québécoises.

«Il y a énormément de gens qui ont des handicaps, mais qui pourraient travailler, et qui souhaitent travailler, mais parce qu’on ne rend pas les lieux de travail et les milieux de travail accessibles, ces gens-là ne peuvent pas contribuer à la société québécoise autant qu’ils le voudraient eux-mêmes. Ça, c’est une perte pour toute la société, pas seulement pour les personnes directement concernées», a conclu M. Nadeau-Dubois.

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