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L'Église catholique en crise, selon un archevêque

La Presse canadienne - La Presse Canadienne

HALIFAX — L’archevêque de Halifax croit que l’Église catholique romaine est en crise et qu’il y a un besoin urgent de changement.

Anthony Mancini a déploré les nouvelles informations faisant état d’agressions sexuelles commises par des prêtres, affirmant qu’il était «catastrophé» et qu’il avait «honte».

Il a déclaré en entrevue, mardi, que cela avait «ébranlé les fondements de la foi de nombreuses personnes», dont la sienne.

Anthony Mancini est le plus récent dirigeant catholique à condamner le phénomène des agressions sexuelles et des camouflages dans l’Église catholique, après la publication d’un rapport en Pennsylvanie détaillant les allégations d’agressions perpétrées sur des centaines d’enfants pendant des dizaines d’années.

Il est urgent d’apporter des changements, selon l’archevêque.

Les allégations aux États-Unis sont suivies de près en Nouvelle-Écosse, où une demande d’action collective a été déposée ce mois-ci contre son archidiocèse de Halifax-Yarmouth. L’action collective a été déposée le mois dernier, mais n’a pas encore été autorisée.

L’archevêque Mancini dit qu’il a de l’empathie pour les prêtres dont les convictions catholiques ont été secouées.

Dans une entrevue accordée mardi à La Presse canadienne, il a déclaré que, comme tous les croyants, il était touché par ces allégations.

«Quand ces prêtres, ces évêques ou ces laïcs, quels qu’ils soient, agissent d’une manière tellement inacceptable et totalement contraire à l’évangile, vous vous demandez: « Que se passe-t-il, qu’arrive-t-il avec nous tous, qu’arrive-t-il avec moi? »», a-t-il soutenu.

En 11 ans à la tête de l’archidiocèse, le dirigeant religieux a souligné qu’il avait «tout vu» sur la question des agressions sexuelles dans l’église, dont les poursuites judiciaires, les témoignages de victimes et les dommages subis par les victimes.

«Je ne m’attendais jamais à être un évêque qui consacrerait autant de temps et d’énergie à nettoyer ce que le pape Benoît appelle la « saleté » dans l’église, mais c’est ce que j’ai fait», a-t-il regretté.

Selon l’archevêque, écouter et croire les victimes est la seule voie à suivre.

«Si vous n’admettez pas qu’il y a un problème, vous ne cherchez pas une solution… nous devons faire attention aux histoires et aux allégations de ceux qui ont été victimisés», a déclaré M. Mancini.

«Maintenant, nous devons les croire.»

Rien de concret du pape

Le pape François a publié lundi une déclaration de 2000 mots pour réagir au rapport. Il a notamment écrit que l’église «a abandonné» les enfants affectés et leur a demandé pardon.

Mais le souverain pontife est le seul qui peut sanctionner les évêques et il n’a pas laissé entendre qu’il modifierait la pratique de longue date du Vatican consistant à accorder une chance aux religieux supérieurs lorsqu’ils bâclent les cas d’agressions ou qu’ils font preuve de négligence dans la protection de leurs semblables.

Il a indiqué qu’il était au courant des «efforts et du travail en cours dans diverses parties du monde» pour assurer la protection des enfants et demander des comptes à ceux qui commettent des agressions.

Le pape n’a toutefois pas fait allusion à ce que le Vatican a l’intention de faire, disant seulement: «Nous avons tardé à appliquer ces mesures et sanctions si nécessaires, mais je suis convaincu qu’elles contribueront à garantir une plus grande culture de soins maintenant et à l’avenir.»

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