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La CAQ veut uniformiser la taxe scolaire

When Coalition Avenir Quebec Leader Francois Legault recently dismissed the Montreal mayor's popular plan for a new subway line, he didn't feel it necessary to even pay lip service to the idea. Legault responds to a question during a news conference in Longueuil, Que., on Tuesday, July 31, 2018. THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson Photo: Paul Chiasson/La Presse canadienne

LAVAL, Qc — Pour conquérir la couronne nord de Montréal, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a choisi d’exploiter le thème de la taxe scolaire.

Dimanche à Terrebonne, sa caravane s’est garée devant deux maisons situées à la jonction des régions de Lanaudière et des Laurentides, pour illustrer «l’injustice imposée par les libéraux», qui ont créé un taux de taxe unique dans chaque région administrative.

La CAQ, elle, promet de créer un taux unique pour tout le Québec. Elle s’engage à ramener progressivement, sur une période de quatre ans, le taux de taxation scolaire à 0,10 $ par tranche d’évaluation foncière, soit le plus bas actuellement en vigueur, ce qui se traduirait par une baisse de taxe de 700 millions $.

Les caquistes estiment que cette mesure entraînera des réductions de taxe scolaire partout au Québec. Dans Lanaudière, par exemple, la facture d’une résidence de 280 000 $ fondrait de 421 $.

«La maison qui est juste là-bas à ma droite, cette maison paie un taux de taxe scolaire de 0,10 $ du 100 $, a affirmé le chef caquiste en gesticulant en direction de la demeure en question. L’autre maison, qui est juste à côté, paie un taux de taxe scolaire de 0,27 $ du 100 $. Deux fois et demi le taux de la maison qui est voisine!

«Le propriétaire de la maison qui est la plus à droite a perdu à la loterie libérale, il n’a rien fait de mal dans la vie, mais il a perdu à la loterie libérale», a-t-il renchéri.

En vertu de la loi 166 adoptée en mars par le gouvernement Couillard, le taux de taxe scolaire est unique dans chaque région administrative, et il est basé sur le taux le plus bas dans la région. Chaque propriétaire foncier au Québec peut également compter sur une exemption de base sur les premiers 25 000 $ de la valeur de sa maison.

«On s’en rappelle, Philippe Couillard, durant la campagne électorale de 2014, avait regardé dans les yeux les Québécois et leur avait dit: ‘Je vous promets que les taxes scolaires, je ne vais pas les laisser augmenter de plus que l’inflation’, a attaqué M. Legault. Depuis quatre ans, les taxes scolaires ont augmenté de 25 pour cent au Québec. Donc une autre promesse rompue.»

Mais le chef caquiste a vite dû se défendre d’être lui-même revenu sur une de ses promesses. En 2014, il s’était engagé à éliminer la taxe scolaire.

Il a expliqué en point de presse que les temps avaient changé. «C’était effectivement un engagement, a-t-il reconnu. Si j’avais été élu en 2014, j’aurais réalisé mon engagement. (…) Je pense que c’est normal que d’une campagne à l’autre, on réévalue nos propositions.»

François Legault dit maintenant vouloir se garder «une marge de manoeuvre» et «répartir ses efforts» pour entre autres augmenter les allocations familiales, créer des prématernelles 4 ans et ramener le tarif de garderie à 8,05 $ par jour pour tous.

Il reste toutefois convaincu que la taxe scolaire devrait être abolie à terme. «J’aimerais être capable (…) d’éliminer complètement la taxe scolaire, mais on va regarder les marges de manoeuvre d’ici 2022», a-t-il indiqué.

Pour sa part, M. Couillard a argué dimanche que la loi 166 rétablit l’équilibre à l’intérieur d’une même région, et qu’il faut en rester là. «Les 700 millions de dollars de plus que M. Legault veut ajouter ne serviront pas du tout aux écoles», a-t-il déclaré.

Le rythme lent du meneur

M. Legault, qui caracole en tête des sondages depuis des mois, était en tournée dimanche dans la couronne nord de Montréal, où son parti essaie de déloger entre autres le péquiste Mathieu Traversy dans la circonscription de Terrebonne.

Sur l’heure du midi, il a annoncé la candidature de Lucie Lecours, ancienne directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie Les Moulins (CCIM), dans la circonscription Les Plaines.

Le chef caquiste s’est ensuite rendu au Marché 440 à Laval, dans la circonscription de Sainte-Rose, qui est actuellement représentée par le libéral Jean Habel. Un bain de foule d’une trentaine de minutes à travers les kiosques de maïs et de petits fruits a permis de voir qu’il était en terrain ami. Sa journée s’est terminée vers 16h.

En point de presse, il s’est défendu de mener une campagne prudente, beaucoup plus tranquille que celles de ses adversaires.

«Ça fait deux mois que je suis sur le terrain à temps plein, je n’ai pas pris de vacances cet été, a-t-il répondu. On fera le bilan le 1er octobre.»

Plus tard, soudainement très combatif, il a riposté aux chefs libéral et péquiste, qui rejettent tous deux l’idée de la CAQ d’offrir la prématernelle 4 ans à la grandeur du Québec.

Pour eux, il s’agit d’une promesse «inutile» et «irréaliste». Aux yeux du PQ, la place des enfants n’est pas à la prématernelle, mais dans les CPE et les garderies.

«Je n’en reviens pas du manque d’ambition de Jean-François Lisée et de Philippe Couillard, a-t-il fulminé. C’est une courte vue, (…) ils disent: « Écoutez, tout ce qu’on peut se permettre, ce sont des services de garde. On n’est pas capable d’offrir des enseignants, des orthophonistes ».»

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