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QS veut s'en prendre au «cartel des télécoms»

Parents informés, enfants bien guidés est le fruit de plusieurs rencontres entre la Table de développement social de Pointe-aux-Trembles et Montréal-Est, le collectif jeunesse et 1,2,3 Go! Pointe-de-l’ Île. Photo: Getty Images/iStockphoto
Roxanne Ocampo, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

ROUYN-NORANDA, Qc — Au troisième jour de leur tournée de l’Abitibi-Témiscamingue, les porte-parole de Québec solidaire ont fait miroiter la création d’un réseau public de fibre optique pour garantir une connexion internet rapide et à moindre prix dans toutes les régions de la province.

En point de presse à Rouyn-Noranda, dimanche matin, Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé ont avancé que la mise sur pied de la société d’État Réseau Québec permettrait de faire concurrence à l’actuel «cartel des télécoms», avec des tarifs plafonnés à 30 pour cent en deçà de leur niveau actuel.

Mme Massé, candidate solidaire au poste de première ministre, constate l’«échec complet» du secteur privé, alors que le territoire québécois n’est toujours pas desservi adéquatement dans son ensemble.

«Le Québec a choisi, il y a plusieurs années, de rendre l’internet accessible à la population en laissant les entreprises privées faire à leur tête, expose-t-elle. Maintenant, la population de nos régions n’a pas accès à un internet rapide, fiable et en plus, ça coûte la peau des fesses.»

Or, à l’heure où la main-d’oeuvre se fait rare dans les régions éloignées, la capacité de ces dernières d’attirer et de retenir jeunes familles et immigrants dépend grandement d’une bonne connexion internet, souligne le parti.

«On est en 2018, tout fonctionne avec l’internet, même les agriculteurs!», a illustré Mme Massé, en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

Avec la mise sur pied de Réseau Québec dès un premier mandat, un gouvernement solidaire compléterait en priorité le filage des régions.

La formation de gauche explique que Réseau Québec rendrait ensuite ses infrastructures disponibles à des fournisseurs d’accès à internet partenaires qui, eux, offriraient des forfaits et assureraient un service à la clientèle.

Ce nouveau joueur public se chargerait également du déploiement de la technologie sans fil 5G.

Selon les calculs du parti, pour que Réseau Québec voit le jour, le gouvernement devrait ajouter 2,5 milliards $ aux montants déjà investis dans le développement d’infrastructures numériques.

Manon Massé tient toutefois à souligner que la société d’État remboursera cette somme dès qu’elle engrangera des profits.

«Diamétralement opposé» à la CAQ

Le chef caquiste, François Legault, s’engage lui aussi à brancher les ménages québécois. Il a réitéré vendredi sa promesse d’une connexion internet haute vitesse et d’une couverture cellulaire large bande pour l’ensemble du territoire québécois d’ici 2022, mesures pour lesquelles il débloquerait 400 millions $ sur quatre ans.

«Ce que nous proposons est diamétralement opposé à ce que la CAQ a lancé — sans trop connaître le dossier, je pense», avance Manon Massé.

Elle estime que la Coalition avenir Québec ne ferait ainsi que «poursuivre le travail» du Parti libéral du Québec par des subventions pour des géants comme Bell et Vidéotron.

«Ce n’est pas là qu’il faut mettre notre argent. Bell et Vidéotron ont déjà fait énormément de profits sur le dos des Québécois et Québécoises», s’indigne la députée sortante de Sainte-Marie-Saint-Jacques.

«Maintenant, on va leur mettre un compétiteur et à eux de voir s’ils veulent continuer de jouer dans la  »game ».»

Neutralité et vie privée

Québec solidaire a aussi annoncé son intention d’introduire une loi nationale qui protégerait les données personnelles «selon les plus hauts standards internationaux, comme le Règlement général sur la protection des données européen».

Par cette loi, le parti voudrait également garantir la neutralité du net, concept selon lequel les fournisseurs de services internet ne peuvent pas interférer avec le trafic en ligne.

Les États-Unis ont récemment éliminé les règles relevant de ce principe qui interdisaient à des entreprises comme Comcast, AT&T et Verizon de jouer avec la vitesse des flux de données pour certains sites ou applications par favoritisme.

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