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Jour 11: Christian Dubé revient au bercail

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson

La confirmation du retour au bercail de l’actuel premier vice-président de la Caisse de dépôt et placement du Québec Christian Dubé a mis un peu de baume sur la campagne de la Coalition avenir Québec, de nouveau mise à mal par de nouvelles controverses.

La CAQ annoncera lundi que M. Dubé sera le candidat de la formation dans La Prairie. Il remplace du même coup l’ancien président du parti, Stéphane Le Boyonnec, qui avait renoncé la semaine dernière à sa candidature.

Élu député de la circonscription de Lévis en 2012 et en 2014, M. Dubé devra sans doute s’expliquer sur sa décision de quitter l’Assemblée nationale à peine quelques mois après les élections de 2014 pour obtenir un poste de haute responsabilité à la Caisse de dépôt.

«Je ne voudrais pas avoir l’air prétentieux, mais c’est un peu comme si on mettait (Alex) Ovechkin, (Sidney) Crosby, (Nikita) Kucherov et (Connor) McDavid tous sur la même équipe. Ce n’est pas juste pour les autres», a commenté chef du parti, François Legault, visiblement heureux.

La circonscription de La Prairie est actuellement occupée par un libéral, Richard Merlini, qui l’avait enlevé par seulement 435 voix en 2014.

L’arrivée de M. Dubé fera-t-elle oublier la semaine difficile que vient de connaître la CAQ ?

Encore ce week-end, la campagne de François Legault a déraillé à cause de la controverse entourant les propos de son candidat vedette dans la circonscription de Vachon, l’ancien porte-parole du Service de police de Montréal, Ian Lafrenière.

En entrevue au réseau TVA, samedi, le néo-politicien a confié que ce qu’il avait le plus détesté de son travail était «l’ingérence politique».

Devant le brouhaha, M. Lafrenière a dû dimanche corriger le tir.

Il a dit avoir fait allusion à la Commission d’enquête sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques, qui s’est penchée sur la crise des journalistes espionnés par la police en 2016.

Il n’a été témoin d’aucun autre cas d’ingérence politique dans sa carrière.

«Dans ma tête, ce à quoi je faisais référence, de façon très très claire, c’est Chamberland, a-t-il expliqué. Je l’ai vécu de très très proche, Chamberland. J’ai trouvé ça très très triste de voir qu’on s’en était pris à des journalistes pour savoir à qui ils parlaient.

La controverse a aussi touché la caravane libérale qui parcourait la région du Saguenay-Lac-St-Jean.

Le chef libéral Philippe Couillard a dû défendre sa directrice des communications Catherine Maurice qui, du temps où elle travaillait pour le maire de Montréal Denis Coderre, avait refilé le numéro d’un journaliste à la police de Montréal pour le prendre en filature.

«Comme n’importe quel citoyen, elle a répondu aux questions d’une enquête policière, tous les citoeys auraient fait pareil, a-t-il justifié de nouveau lors d’une autre conférence de presse en après-midi. Je ne connais pas un citoyen qui n’aurait pas répondu aux questions de la police.»

Des mots disparaissent

La CAQ a aussi dû s’expliquer sur la disparition de certains mots comme «gaz de schiste», «pétrole» et «natalité» sur son site internet.

La formation a affirmé dimanche que ces modifications ont été faites pour éviter que l’on associe la promesse caquiste à un «bébé-bonus»; l’allocation famille viendrait tout simplement bonifier les allocations familiales déjà existantes pour les familles avec deux enfants ou plus.

M. Legault a précisé vouloir éviter de donner des munitions à ses adversaires, qui aiment bien «spéculer», selon lui.

«On a toujours dit que nos allocations famille, c’est pour aider les familles. On a toujours ajouté: « Si ça a un impact favorable sur la natalité, tant mieux ». Il y a des adversaires qui ont utilisé cette dernière phrase pour essayer de modifier notre priorité, mais notre priorité est toujours la même», a-t-il plaidé.

Et la santé ?

Toutes ces péripéties ont relégué dans l’ombre ce qui devait être un des principaux engagements de campagne de M. Legault en matière de santé. Ainsi, il a promis aux Québécois qu’ils auront accès à un médecin ou à une «super infirmière» en moins de 36 heures, s’il prend le pouvoir en octobre.

Comment entend procéder un éventuel gouvernement caquiste? Selon le communiqué de presse du parti, il effectuerait «une révision complète du mode de rémunération des médecins de famille pour favoriser une meilleure prise en charge des patients».

En mêlée de presse, le chef François Legault a avancé l’idée de modifier le calcul du salaire des médecins de famille pour accorder un plus grand pourcentage au nombre de patients pris en charge et réduire le pourcentage lié aux actes médicaux.

Un Réseau contre «le cartel des télécoms»

De passage à Rouyn-Noranda, les porte-parole de Québec solidaire ont fait miroiter la création d’un réseau public de fibre optique pour garantir une connexion internet rapide et à moindre prix dans toutes les régions de la province.

Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé ont avancé que la mise sur pied de la société d’État Réseau Québec permettrait de faire concurrence à l’actuel «cartel des télécoms», avec des tarifs plafonnés à 30 pour cent en deçà de leur niveau actuel.

Mme Massé a dit constater l’«échec complet» du secteur privé, alors que le territoire québécois n’est toujours pas desservi adéquatement dans son ensemble.

«Le Québec a choisi, il y a plusieurs années, de rendre l’internet accessible à la population en laissant les entreprises privées faire à leur tête, expose-t-elle. Maintenant, la population de nos régions n’a pas accès à un internet rapide, fiable et en plus, ça coûte la peau des fesses.»

Or, à l’heure où la main-d’oeuvre se fait rare dans les régions éloignées, la capacité de ces dernières d’attirer et de retenir jeunes familles et immigrants dépend grandement d’une bonne connexion internet, souligne-t-on.

Lisée courtise les régions

De son côté, M. Lisée continue de courtiser les régions.

De passage à Sept-Îles, sur la Côté Nord, le chef péquiste a dit vouloir mettre «un cran d’arrêt» à toute forme de centralisation dans l’appareil public.

Il a promis de délier les cordons de la bourse réservée aux fonds de développement économique transmis aux régions du Québec. Ceux-ci seront d’ailleurs augmentés de 83 millions $ sur quatre ans par un gouvernement péquiste, «pour annuler les coupes libérales», dit la formation politique.

Les régions auront le contrôle de leur argent, sans droit de regard ni de veto de Québec, a insisté M. Lisée.

Il n’y aura pas d’intervention d’un gouvernement péquiste, et pas de pression politique en coulisses sur les régions qui prennent des décisions, même si elles étaient contraires à certaines positions du parti, a aussi promis le chef.

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