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Les jeunes Canadiens souffrent plus qu’on le croit, rapporte une étude

Depressed woman sitting on a chair in dark room at home. Lonly , sad, emotion concept. Photo: Getty Images/iStockphoto
Michelle McQuigge, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Une nouvelle étude vient sérieusement ébranler certaines certitudes réconfortantes sur le bien-être physique et émotionnel des enfants canadiens.

Le rapport de l’organisme Children First Canada et de l’Institut O’Brien de santé publique de l’Université de Calgary rappelle que les taux élevés de suicide, de maltraitance juvénile, de mortalité infantile et d’hospitalisation en santé mentale soulèvent de sérieux doutes quant à la réputation du pays, parfois décrit comme un «paradis pour élever des enfants».

Le rapport s’appuie sur des données déjà compilées par des agences comme Statistique Canada et l’Institut canadien d’information sur la santé pour examiner le bien-être des enfants sous différents angles.

Selon l’étude, le taux de mortalité infantile au Canada est parmi les plus élevés des pays développés; au Nunavut, les taux atteignent plus du double de la moyenne nationale.

Le rapport indique aussi que le nombre de jeunes âgés de 5 à 24 ans hospitalisés pour des problèmes de santé mentale a augmenté de 66 pour cent au cours de la dernière décennie — l’Ontario enregistrant de loin les taux les plus élevés.

L’étude souligne également que le Canada figure parmi les cinq premiers pays du monde en ce qui concerne le suicide chez les enfants, qu’on décrit comme la deuxième cause de mortalité infantile au pays.

«Que l’on parle de mortalité infantile ou d’accidents ou de préoccupations de santé mentale, toutes ces statistiques sont profondément troublantes», affirme Sara Austin, directrice principale de Children First.

«Le Canada est classé comme le cinquième pays le plus prospère au monde, mais quand il est question du bien-être des enfants, nous sommes loin derrière, se désole-t-elle. Il y a une grosse coupure entre le bien-être de nos enfants et le bien-être de notre pays.»

Et la situation a déjà été relevée sur la scène internationale, souligne Mme Austin, notamment lorsque l’UNICEF a placé le Canada au 25e rang de son palmarès des 41 pays membres de l’OCDE en matière de bien-être des enfants.

Or, très peu de statistiques portent spécifiquement sur les Canadiens âgés de 18 ans et moins — un autre des nombreux manquements du gouvernement, selon Sara Austin.

«Ces enjeux sont tous interreliés, avance-t-elle. Ils reviennent tous à des causes liées à la pauvreté, à la maltraitance, au sous-investissement systémique dans la santé et le bien-être de nos enfants.»

Elle signale le caractère particulièrement saisissant des données sur la maltraitance, avec un Canadien sur trois qui dit en avoir souffert avant l’âge de 16 ans.

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