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Les chefs tentent de séduire les élus municipaux

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot / La Presse Canadienne

QUÉBEC — Les municipalités obtiendront le transfert d’un point de pourcentage de taxe, qui sera enchâssé dans une loi de surcroît, quoi qu’il arrive le 1er octobre.

Les chefs des quatre principaux partis politiques se sont croisés, vendredi, au Sommet municipal 2018 organisé par l’Union des municipalités du Québec (UMQ), au Centre des congrès de Québec.

Ils se sont tour à tour engagés, au Jour 23 de la campagne électorale, à satisfaire la revendication principale de l’UMQ, soit d’accorder la valeur d’un point de TVQ aux municipalités, ce qui représente une somme d’environ 1,3 milliard $.

D’entrée de jeu, le président de l’UMQ et maire de Drummondville, Alexandre Cusson, avait réclamé de toute urgence un «transfert inconditionnel» d’une part de la TVQ au monde municipal, et qu’il soit enchâssé dans une loi.

Depuis des années, les municipalités cherchent désespérément de nouvelles sources de revenus pour boucler leur budget. Les maires veulent avoir conclu un nouveau pacte fiscal avant septembre 2019.

Ils prétendent avoir la «maturité» nécessaire pour trouver la formule de partage susceptible de ne pas créer de bisbille entre eux, au moment de se partager le gâteau.

Parmi les enjeux abordés vendredi entre les maires et les chefs de parti, notons l’occupation du territoire, la pénurie de main-d’œuvre, l’immigration et le transport collectif.

Les chefs ont également rappelé leur engagement d’étendre le réseau d’internet à haute vitesse sur tout le territoire du Québec, et de déménager certains ministères en région, au terme de négociations avec les syndicats.

«On déménage du monde», s’est exclamé le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, en parlant de «plusieurs milliers de fonctionnaires», avant de décréter «l’indépendance des régions».

«Vive les régions libres!» a-t-il dit.

Le chef libéral Philippe Couillard s’est engagé à «poursuivre la transformation de la relation entre le gouvernement et les municipalités, qui sont dorénavant reconnues comme de véritables gouvernements de proximité».

Les libéraux promettent en outre de soutenir les villes aux prises avec une pénurie de main-d’oeuvre, en améliorant l’intégration et la francisation des travailleurs venus d’ailleurs, dans toutes les régions du Québec.

Sans surprise, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, s’est plutôt engagé à «changer le modèle d’immigration», à imposer des tests de français et de valeurs aux nouveaux arrivants afin d’assurer leur intégration dans la société québécoise.

Il a promis d’élaborer un nouveau pacte fiscal avec les municipalités «dès la première année» d’un gouvernement caquiste, et de négocier «lui-même» avec Air Canada les prix plancher et plafond des vols en région.

François Legault est aussi revenu sur le fait qu’il trouve qu’il y a beaucoup d’élus à Montréal.

«On va travailler avec (la mairesse) Valérie (Plante), a-t-il soutenu. C’est beaucoup, on peut réduire, tout en s’entendant avec les gens de la Ville de Montréal. Est-ce que pour être plus efficace, on pourrait en avoir un petit peu moins?»

Pour sa part, le coporte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a souligné aux quelque 500 élus municipaux présents qu’ils ne seront jamais dans le «siège du conducteur», tant et aussi longtemps que le gouvernement provincial ne procédera pas à une réforme en profondeur.

«(Le gouvernement Couillard) a été incapable de relâcher la bride», a-t-il illustré.

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