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Le PQ veut brancher le Québec à la fibre optique

Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Graham Hughes
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le Parti québécois (PQ) veut que le Québec entier soit branché à un réseau de fibre optique. En dévoilant sa stratégie numérique samedi matin, il promet, s’il est élu, de compléter le branchement de toutes les maisons et les entreprises à un tel réseau, idéalement d’ici quatre ans.

«On ne sera pas à la remorque des ‘TélComs’, on va être dans la cabine de pilotage», a fait valoir le chef péquiste Jean-François Lisée.

Car outre la promesse, la façon imaginée pour la faire passer de l’idée à la réalité est unique, dit-il: «Aucun parti ne l’a proposée». Et elle est plus économe».

Voilà comment il entend s’y prendre: le gouvernement péquiste chargerait une filiale d’Investissement Québec — qui serait baptisée NumériQuébec — de créer un consortium d’investisseurs pour compléter le branchement. Des entreprises comme Hydro-Québec, la Caisse de dépôt, Videotron, Bell et Telus, seront notamment invitées à s’y joindre.

Le PQ est prêt à conclure un partenariat avec ces géants des télécommunications. Bref, pas de subventions à ces entreprises, mais plutôt des investissements communs, dit-il.

Il n’est donc pas question de faire comme la CAQ et les libéraux qui promettent des subventions aux entreprises pour finir de brancher le Québec avec des câbles de cuivre, une plus ancienne technologie, critique M. Lisée.

Un gouvernement péquiste veut plutôt investir. «C’est l’investissement le plus enrichissant possible pour les citoyens, pour les starts-up, pour les gens en région», a soutenu le chef du PQ.

Les réseaux optiques créés et les revenus qu’ils généreront pourront être administrés par les instances locales, si elles le souhaitent, promet la formation politique.

Car NumériQuébec privilégiera la prise en charge de l’opération par les MRC, les villes ou les régions, qui pourront se partager le coût des investissements — et la tarte des revenus.

Cette propriété du réseau va être une nouvelle source de revenus stables pour les MRC, fait valoir le PQ.

«L’expérience passée a démontré que quand les élus locaux s’en occupent, ça va très très vite», soutient M. Lisée.

Les entreprises de télécommunications pourraient cependant préférer maintenir leur infrastructure en propre, ce qui ferait d’elles des concurrentes du consortium.

Le plan a été dévoilé par le chef samedi matin à Montréal, accompagné de ses deux candidates spécialisées en numérique, Mireille Jean, députée sortante de Chicoutimi et Michelle Blanc, qui veut se faire élire dans la circonscription montréalaise de Mercier.

La proposition péquiste est née de ce constat: pour l’instant, la fibre optique est présente dans les rues, mais ne rend pas jusqu’aux maisons — le branchement se fait par des câbles de cuivre, a expliqué M. Lisée. La fibre optique permet le transfert de données, notamment par Internet, de façon plus rapide et efficace que les anciens types de câbles. Selon le chef, moins de 2 pour cent des Montréalais peuvent compter sur la fibre optique jusqu’à leur ordinateur. C’est sans parler des régions du Québec qui sont moins bien desservies. Ces gens ne seront pas prêts pour le trafic qui s’en vient sur la bande passante, se désole-t-il.

Son coût? Le PQ indique que NumériQuébec puisera dans les fonds actuels d’Investissement Québec et il mettra aussi à sa disposition, dans le Plan québécois des infrastructures 2019-2023, une somme d’appoint de 240 millions $.

Le parti veut réaliser cet objectif d’ici 2022, «si possible», dit-il. Il s’agit de la proposition-phare du PQ sur le sujet du numérique. Mais il a d’autres idées.

Autres propositions numériques

Jean-François Lisée a aussi annoncé qu’il nommerait un ministre responsable du Numérique s’il prenait le pouvoir.

Au chapitre du cellulaire, le PQ élu chargerait aussi le consortium d’offrir une couverture complète de la province. Alors que des enchères sur le 5G seront lancées dans environ un an, M. Lisée estime que NumériQuébec pourra être l’un des joueurs dans ces enchères de spectre sans fil pour les réseaux mobiles de cinquième génération. Cette technologie permettra de nombreuses avancées pour le télétravail et la télémédecine, dit le PQ.

De son côté, Mme Blanc a détaillé plusieurs autres promesses, dont celle de gouvernement «sans papier».

Elle a fait valoir l’exemple de l’Estonie, qui a déployé la technologie X-Road, qui permet à tous les ministères de partager documents et informations. Elle est ainsi devenue le premier État à fonctionner sans paperasse. Un gouvernement péquiste l’imiterait.

Par ailleurs, le PQ prévoit l’adoption d’une politique du développement du logiciel libre pour les projets numériques de l’État et la création du Conseil national du numérique pour conseiller les ministères.

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