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Éric Caire: la commissaire à l’éthique s’en mêle

Photo: La Presse canadienne

QUÉBEC — Nouveau rebondissement dans ce qu’il est convenu d’appeler «l’affaire Éric Caire»: la Commissaire à l’éthique et à la déontologie va procéder à une «analyse» de certains faits entourant l’emprunt de 55 000$ qu’il a contracté au maire de L’Ancienne-Lorette, Émile Loranger, un geste lui ayant attiré des allégations de conflit d’intérêts.

Dans une lettre datée du 14 septembre, obtenue par La Presse canadienne lundi, la commissaire, Ariane Mignolet, promet d’agir avec «diligence» dans ce dossier.

À cette étape-ci, il ne s’agit pas cependant de déclencher une enquête en bonne et due forme, mais plutôt de procéder à des vérifications pouvant mener à une telle enquête.

La lettre a été expédiée au ministre de l’Emploi et député sortant de Charlesbourg, François Blais, qui avait porté plainte à la commissaire la semaine dernière. Une copie a aussi été transmise au principal intéressé, le député caquiste sortant de La Peltrie, Éric Caire.

En réponse aux faits allégués par M. Blais dans sa demande d’enquête, Mme Mignolet ne rejette pas d’emblée les prétentions de ce dernier. Elle écrit plutôt que les renseignements qu’il a fournis «seront analysés avec diligence en vue d’y donner la suite appropriée».

Elle rappelle qu’en tant que commissaire, elle a le pouvoir de prendre l’initiative, si elle le juge approprié, de faire enquête dans ce genre de dossier.

Selon M. Blais, le député caquiste s’est placé dans une situation de conflit d’intérêts lors de l’étude des crédits budgétaires de son ministère pour ce qui est du volet de la Capitale nationale, en mai 2017, alors qu’était abordée la question des projets routiers pour la région.

Lundi, M. Caire n’a pas voulu faire de commentaires additionnels sur les derniers développements.

Il y a quelques semaines, on apprenait que M. Caire et son ex-conjointe avaient reçu en 2017 un prêt de 55 000$ du maire de L’Ancienne-Lorette, une municipalité située dans sa circonscription.

M. Blais rappelle dans sa lettre que, lors de l’étude des crédits en question, M. Caire, qui est reconnu pour « être en faveur des élargissements et prolongements d’autoroutes dans la région de Québec», notamment en se faisant l’ardent promoteur d’un troisième lien entre Québec et Lévis, s’est pourtant opposé farouchement au projet sur la table de prolonger l’autoroute 40 vers l’ouest.

Or, le maire Loranger s’oppose lui aussi avec véhémence à ce projet, qui toucherait sa municipalité.

Dans ce contexte, le député-ministre libéral se demandait dans quelle mesure M. Caire avait agi en toute transparence et en toute indépendance, durant l’étude des crédits, étant redevable financièrement au maire Loranger.

«J’ai des motifs raisonnables de croire qu’au cours de la période couvrant la durée de ce prêt, le député de La Peltrie pourrait avoir enfreint certaines dispositions du Code d’éthique et de déontologie des membres de l’Assemblée nationale en négligeant de déclarer son conflit d’intérêts lors des débats en commission parlementaire», écrivait M. Blais, dans sa lettre de deux pages à la commissaire.

Ce dernier affirmait aussi avoir eu «la forte impression» que lorsque M. Caire s’absentait des travaux pour faire des appels téléphoniques, il communiquait avec le maire Loranger pour ajuster ses prises de position sur le réseau routier régional à celles de son créancier.

Quand elle avait été informée de l’existence de ce prêt, la commissaire à l’éthique avait jugé que M. Caire s’était placé dans une situation potentielle de conflit d’intérêts et elle lui avait demandé de le rembourser sans tarder, ce qui fut fait en juin dernier.

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