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Le PQ veut mettre fin à la règle du plus bas soumissionnaire

Mathieu Belanger / La Presse Canadienne Photo: Mathieu Belanger/La Presse canadienne

MONTRÉAL — Avec un gouvernement péquiste, ce serait la fin de la règle du «plus bas soumissionnaire» pour l’octroi des contrats de l’État. D’autres facteurs donneraient plus de points à un entrepreneur, tels que le respect de l’environnement, des droits des travailleurs et de la langue française.

Ces «appels d’offres intelligents», dit le Parti québécois, favoriseraient l’achat local.

Et puis, cela rendrait la tâche plus difficile aux entrepreneurs corrompus et à ceux qui font de la collusion, estime la formation politique.

«La règle du plus bas soumissionnaire — la norme ces dernières années — a eu des résultats qui ont été parfois… très troublants, parce que ça rend la corruption et la collusion plus faciles», a fait savoir le chef péquiste Jean-François Lisée en conférence de presse, lundi matin, à Montréal.

Pourquoi? Parce que la règle est prévisible, a précisé Nicolas Marceau, porte-parole du PQ en matière de finances. Les entrepreneurs savent ce qui va arriver avec un appel d’offres et peuvent donc s’entendre pour contourner les règles.

Le PQ a présenté lundi son plan de «nationalisme économique» intitulé Québec inc.: le retour et la suite.

Selon le PQ, le système actuel d’achats faits par le gouvernement comporte plusieurs problèmes.

D’abord, cette règle ne différencie pas les produits qui ont été fabriqués dans le respect de l’environnement, avec une empreinte carbone plus faible. Cela met à égalité des produits qui ne sont pas égaux dans leur production, a expliqué le chef péquiste.

Il se dit convaincu que la règle qu’il propose va favoriser les produits québécois.

Si l’on donne des points pour ceux qui ont été fabriqués en laissant une empreinte de carbone plus faible, les entrepreneurs d’ici seront gagnants, avance-t-il, parce que moins de transport est nécessaire pour livrer leurs produits à l’État québécois.

De plus, les produits québécois sont souvent fabriqués «à l’aide de l’électricité la plus verte au monde: l’hydro-électricité», a lancé M. Marceau, qui a été ministre des Finances sous le gouvernement Marois.

«On va regarder qui a le meilleur score», a conclu M. Lisée à propos de son système de points.

Il se défend de contourner ainsi les accords commerciaux internationaux conclus par le Québec.

Il y a une marge de manoeuvre à l’intérieur de ces accords, dit-il, en assurant que son système va traiter tous les produits de façon égale, qu’ils soient d’ici ou de la Chine.

Mais les exigences linguistiques ne sont-elles pas une façon d’éliminer des concurrents étrangers?

Pas du tout, rétorque M. Lisée. Les entreprises qui veulent faire affaire avec l’État québécois n’ont qu’à respecter les exigences de la langue française. Des produits arborant un emballage en anglais n’auront pas autant de points.

«Ils ont juste à traduire en français. C’est un coût d’affaires», a soutenu M. Lisée.

La formation politique a fait part de ce plan en face du siège social de la Caisse de dépôt et placement (CDP), à Montréal, dont le PQ veut recentrer le rôle sur les intérêts économiques de la province, notamment en l’obligeant à inclure 25% de contenu québécois dans ses projets d’infrastructure.

M. Lisée demande aussi à la CDP de dévoiler publiquement les rendements de ses investissements au Québec par rapport à ses investissements mondiaux — les premiers étant plus élevés. «Ce sera un très beau signal pour tous, aux investisseurs, que d’investir au Québec est une bonne décision d’affaire», dit-il.

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