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L'intégration est allée trop loin, dit la FAE

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Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Un sondage commandé par la Fédération autonome de l’enseignement démontre que les Québécois croient très majoritairement qu’il faudrait ouvrir plus de classes spécialisées pour les enfants ayant des troubles graves du comportement ou d’apprentissage.

Pour Sylvain Mallette, président de l’organisation syndicale qui représente 38 000 enseignants des niveaux primaire et secondaire, cela démontre que la population appuie le message de la FAE voulant que l’intégration de ces enfants en classe régulière «est allée trop loin».

Le sondage Léger révèle en effet que 89 pour cent des personnes qui ont répondu au sondage se disent «totalement» ou «plutôt» d’accord avec l’énoncé «il faut mettre en place plus de classes spécialisées pour les enfants ayant des troubles graves d’apprentissage ou de comportement».

«La population québécoise reconnaît que l’intégration des enfants en difficultés en classe ordinaire est allée trop loin. Cette intégration sauvage et désordonnée se fait au détriment des élèves intégrés, mais aussi au détriment des autres élèves de la classe ordinaire et de leurs profs», a opiné M. Mallette.

École privée

Le sondage révèle également un appui plus mitigé de la population à la position de la FAE qui souhaiterait que le gouvernement mette fin graduellement au financement public des écoles privées.

Seulement 59 pour cent des personnes qui ont répondu au sondage se sont dites d’accord — réponses «totalement» et «plutôt» additionnées — avec cette interruption graduelle du financement public des écoles privées.

Interrogé à ce sujet au cours d’une conférence de presse pour présenter les résultats du sondage, mardi à Montréal, M. Mallette a attribué ce niveau d’appui aux efforts du «lobby des écoles privées». «Le lobby a réussi à faire croire que de financer les écoles privées à même les fonds publics constituait une mesure de progrès social», a commenté M. Mallette.

Priorités en éducation

Par ailleurs, parmi différentes priorités en matière d’éducation soumises aux personnes interrogées, c’est la lutte contre le décrochage scolaire qui a recueilli le plus d’appui, avec 44 pour cent.

Suivent la rénovation des écoles, avec 39 pour cent d’appui, et la gratuité scolaire du préscolaire à l’université, avec 31 pour cent.

La gratuité du matériel scolaire arrive au 4e rang avec 29 pour cent d’appui, suivie de la reconnaissance de l’expertise des enseignants avec 27 pour cent.

Des thèmes qui ont été débattus au cours des derniers mois, comme l’abolition des commissions scolaires, ne recueillent que 20 pour cent d’appui. Il en est de même pour la réforme de la taxation scolaire, qui ne reçoit que 13 pour cent d’appui.

Le sondage web a été mené auprès de 1038 adultes québécois pouvant s’exprimer en français ou en anglais, du 7 au 10 septembre.

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