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La campagne électorale prudente de François Legault

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson/La Presse canadienne

La campagne électorale touche à sa fin. Les électeurs doivent maintenant faire leur choix à la suite des nombreux points de presse, les débats et les tournées à travers le Québec au cours desquelles les partis politiques ont présenté leurs engagements électoraux. Les stratégies de communication du Parti libéral du Québec (PLQ), de la Coalition avenir Québec (CAQ), du Parti québécois (PQ) et de Québec solidaire (QS) ont-elles fonctionné? Ont-il réussi à faire passer leurs idées? Métro fait le point sur la campagne de la formation politique de François Legault.

En tête des sondages, la Coalition avenir Québec (CAQ) a adopté une stratégie de communication prudente pendant cette campagne électorale.

Plusieurs candidats caquistes ont refusé des invitations à des débats ou des demandes d’entrevues avant et pendant la campagne. Le Devoir, le Journal de Québec et Ricochet sont au nombre des médias qui ont rapporté l’impossibilité de s’entretenir avec un candidat caquiste ou même le chef, François Legault.

M. Legault a aussi été le seul chef à refuser l’invitation du chroniqueur de Métro, Frédéric Bérard, pour la série de capsules «Un été politique». En juin dernier, le même chroniqueur révélait que la CAQ avait envoyé une note à tous ses membres, leur demandant de ne pas s‘exprimer sur les sujets du jour avant que les ténors du parti ne se soient eux-mêmes déjà exprimés.

«L’utilisation des médias sociaux par le reste du personnel et des détenteurs de fonctions officielles à la CAQ, elle, doit se limiter à relayer ces messages, sans y ajouter de commentaires», peut-on aussi lire dans la note.

Si la stratégie de communication de la CAQ ne diffère pas fondamentalement des autres partis, sa position de favoris dans les sondages au début de la campagne rend la formation de M. Legault plus vulnérable aux critiques, d’où la nécessité de verrouiller les communications et d’avancer prudemment, analyse le professeur au département de science politique de l’Université Laval, Thierry Giasson. Son équipe du Groupe de recherche en communication politique épie depuis le début de la campagne les stratégies de communication des différents partis.

«Le grand défi de la CAQ pour ces élections, c’est de convaincre les électeurs qu’ils ont l’équipe pour prendre le pouvoir, mais cette démonstration n’est pas faite. Même si François Legault le dit, il demande un acte de foi très important aux Québécois, sans nous permettre de voir [les candidats]», a-t-il noté.

Interrogé par Métro sur cette question, M. Legault s’est défendu de ne pas mettre de l’avant ses candidats. «Au contraire, c’est une des raisons pourquoi la CAQ est première. C’est parce que j’ai montré qu’on a une équipe, et pas seulement François Legault», s’est-il défendu.

M. Giasson souligne que la campagne a déraillé lorsque M. Legault n’a pas su répondre aux questions des journalistes sur les conditions d’obtention de la nationalité canadienne ou les procédures d’octrois de visas. Pour lui, si des dégâts ont été causés, le cœur de l’électorat caquiste n’a pas été ébranlé par cet épisode surmédiatisé, mais il est venu ébranler la fin de campagne de M.Legault, l’obligeant «à modifier son agenda et aller dans des circonscriptions où il a de chaudes luttes avec le PLQ».

«La CAQ ne fait pas une campagne pour tout le Québec. Ils ont des cibles précises et identifiées il y a plusieurs mois. Ils parlent à ces gens-là, ils savent que s’ils se positionnent d’une façon précise sur un enjeu, ils peuvent faire bouger ces gens-là», a avancé le professeur.

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