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Ottawa veut encadrer la fertilisation des océans

Le Canada assure ses partenaires qu’il n’a jamais autorisé une expérience controversée de fertilisation des océans menée en eaux internationales au large de la Colombie-Britannique.

La directrice de la délégation canadienne a fait une déclaration au sujet de cet incident lundi, à l’ouverture d’une rencontre des pays qui ont signé un moratoire de l’ONU sur la fertilisation des océans.

Sue Milburn-Hopwood a déclaré lors de la rencontre, à Londres, que l’expérience réalisée par un groupe autochtone met en relief la nécessité d’adopter de manière urgente des règles pour encadrer la fertilisation des océans et les autres activités touchées par le moratoire.

Le groupe Haida Salmon Restoration a déversé plus de 100 tonnes de minerai de fer dans l’océan, dans l’espoir de provoquer un développement accéléré de plantes aquatiques, qui aurait favorisé le retour des saumons.

De nombreux scientifiques ont condamné cette expérience, qui contreviendrait à plusieurs traités internationaux.

Mme Milburn-Hopwood a ajouté que le gouvernement canadien continue à étudier les répercussions de l’expérience réalisée à la fin du mois de juillet.

La théorie sous-tendant la fertilisation des océans en tant que méthode permettant la capture du carbone est le fait que le fer provoque une poussée de croissance du phytoplancton, qui agit comme une éponge naturelle pour absorber le carbone de l’atmosphère. Alors que des organismes se nourrissent du plancton et meurent, ils tombent au fond de l’océan, où le carbone est emprisonné.

La capacité de captation du carbone compte de nombreux partisans, mais des tests précédents, effectués à petite échelle, ont permis de découvrir que cet effet ne fonctionnait qu’à court terme. Les opposants à cette pratique avancent que des déversements de fer à grande échelle pourraient avoir des effets délétères inconnus sur l’écosystème marin.

Les tenants de la méthode soutiennent cependant que les tests n’avaient pas été assez ambitieux, et une note d’information scientifique publiée en juin 2010 par Pêches et Océans Canada mentionne que d’autres recherches scientifiques devraient être favorisées «pour améliorer notre compréhension de la réponse de l’océan à l’ajout de nutriments».

«Des expériences innovantes, limitées par des critères stricts réglementés par une autorité internationale reconnue, pourraient faire progresser les sciences de l’océanographie et de la biogéochimie avec des impacts environnementaux négligeables», mentionne le rapport.

Les auteurs proposaient toutefois un test à plus petite échelle que celui effectué à la fin juillet. Le rapport a recommandé que la zone de test ne dépasse pas 300 kilomètres carrés, que la quantité de fer soit limitée à 16 tonnes, et que les effets ne se fassent pas sentir pendant plus d’un an.

Dans le cadre du test à Old Massett, les près de 200 tonnes de fer ont provoqué une croissance du plancton sur une zone de 10 000 kilomètres carrés, et le groupe Haida Salmon Restoration devra attendre deux ans pour voir si leurs objectifs ont été atteints.

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