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Lisée maintient ses attaques contre QS

Parti Quebecois leader Jean-Francois Lisee speaks to reporters at the University of Montreal during a campaign stop in Montreal, Tuesday, September 11, 2018. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne

MONTRÉAL — Loin de reculer sur les propos qu’il a tenus jeudi à l’égard de Québec solidaire lors du débat de TVA, le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a continué de questionner la gouvernance du parti de gauche, vendredi, suggérant même qu’il bénéficiait d’une «partie gratuite» auprès des médias.

«Il devrait y avoir des journalistes dans l’autobus de Québec solidaire», a déclaré le chef péquiste vendredi matin.

«Québec solidaire n’a pas eu à se livrer à une reddition de comptes quotidienne comme nous avons eu à le faire les trois autres partis.»

Plusieurs analystes et internautes ont critiqué M. Lisée, qui pour la première fois de la campagne, jeudi soir, a remis en cause le mode de gouvernance de Québec solidaire, qui n’a que deux porte-paroles visibles auprès du public.

Selon les documents électoraux officiels, Québec solidaire dispose d’un chef, Gaétan Châteauneuf, qui n’est pas connu du public. Le parti plaide que M. Châteauneuf n’agit qu’en tant que secrétaire général et que ce sont bel et bien les porte-paroles qui prennent les décisions.

En entrevue téléphonique, M. Châteauneuf a confié qu’il trouvait «farfelus» les propos du chef péquiste.

«Je n’ai aucun pouvoir décisionnel. En fait, les pouvoirs décisionnels que j’ai, c’est à partir des décisions prises en instance. Ce sont des pouvoirs administratifs, j’ai le mandat de les mettre en application au niveau administratif», a-t-il soutenu.

Le parti a choisi de ne pas inscrire le nom de l’un ou l’autre des porte-paroles, parce la loi ne le permet pas, a-t-il indiqué.

«C’est la seule raison», a-t-il assuré.

Le bon «timing»?
Interrogé sur le contexte de son attaque — c’était la première fois que M. Lisée soulevait cette question pendant la campagne, et il l’a lancée en plein milieu d’un débat sur la santé — le chef du PQ estime qu’il a choisi le bon moment.

«On constate que les porte-paroles de Québec solidaire ont une certaine popularité, c’est maintenant qu’il faut mieux leur poser des questions sur leur réel pouvoir. Je pense que c’était exactement le bon « timing »», a-t-il expliqué.

Selon de récents sondages, Québec solidaire chauffe le Parti québécois dans les intentions de vote. Une enquête de CROP plaçait même le PQ et QS à moins de deux points de pourcentage l’un de l’autre, respectivement en troisième et quatrième place.

Le candidat et ancien député péquiste Jean-Martin Aussant, qui était aux côtés de M. Lisée vendredi, nie que ce soit un geste désespéré de la part de son chef.

«La campagne va archibien. Les analystes le disent», a-t-il plaidé.

M. Aussant dit s’être posé les mêmes questions que son chef sur la gouvernance de Québec solidaire, mais il est resté vague lorsqu’on lui a demandé pourquoi il n’avait pas soulevé le problème plus tôt.

«Moi, je me la posais, cette question-là, et je suis content que, hier, les Québécois dans leur ensemble l’aient entendue», s’est-il contenté de dire.

Lisée «désespéré», dit QS
Invité à réagir à cette nouvelle salve du chef péquiste, le porte-parole solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a déclaré que tout le monde se demandait «quelle mouche avait piqué Jean-François Lisée».

«C’était une question qui portait sur la santé. Au lieu de parler des infirmières en burn out, au lieu de parler des listes d’attente dans les urgences, au lieu de parler de nos aînés dans les CHSLD, la grande priorité de Jean-François Lisée, c’était de poser des questions sur la structure interne de Québec solidaire», a-t-il déploré en conférence de presse.

«M. Lisée est désespéré, il a perdu le sens des priorités et moi je peux vous dire qu’on a des très bons chiffres de pointage dans Rosemont à l’heure actuelle», a-t-il ajouté.

La circonscription de Rosemont est celle où se présente le chef péquiste Jean-François Lisée. Le candidat solidaire est l’ancien journaliste Vincent Marissal.

Le chef libéral Philippe Couillard a refusé de commenter directement la stratégie du PQ, mais il a souligné que le discours véhiculé par Manon Massé «avait sa place et était nécessaire dans le paysage politique».

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