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Les chefs se mobilisent pour les sinistrés de la tornade

Fred Chartrand / La Presse Canadienne Photo: Fred Chartrand

MONTRÉAL — La tornade qui a causé d’importants dégâts dans les villes de Gatineau et d’Ottawa vendredi soir a poussé les chefs des différents partis politiques à modifier leur horaire en ce 31e jour de campagne afin d’aller témoigner leur solidarité aux centaines de sinistrés.

Après le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) et premier ministre sortant, Philippe Couillard, qui avait annoncé vendredi soir qu’il prendrait une pause électorale pour se rendre sur les lieux de la catastrophe, les leaders péquiste et caquiste, Jean-François Lisée et François Legault, ainsi que la co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Manon Massé, ont également décidé samedi, à la dernière minute, de prendre la route de l’Outaouais.

M. Couillard a amorcé son bref séjour en rencontrant le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, et des intervenants en sécurité civile au pavillon Gabrielle-Roy du cégep de l’Outaouais, où un centre de sinistrés et un centre d’hébergement ont été aménagés.

Il s’est ensuite rendu dans le quartier Mont-Bleu afin de visiter l’une des rues les plus dévastées de la ville en compagnie de M. Lisée. Après avoir constaté l’ampleur des dommages, les deux adversaires politiques ont discuté avec des sinistrés à l’école secondaire Mont-Bleu.

Le premier ministre sortant a par la suite pris le chemin de Pontiac, une autre ville touchée par la tornade, où il s’est entretenu avec la mairesse et a parcouru une zone dévastée.

Le chef libéral et le leader péquiste devaient tous les deux rentrer à Montréal en fin d’après-midi pour reprendre leur campagne.

«Comme si la vie s’était arrêtée»

Pour parcourir la rue Daniel-Johnson, l’un des endroits de Gatineau les plus touchés par la tornade, Philippe Couillard et Jean-François Lisée ont dû marcher à travers les nombreux débris qui jonchaient la chaussée: bardeaux de toit en asphalte, morceaux de mousse isolante rose, couvertures de toit presque entières, des poutres de métal, voitures écrasées. Certains immeubles à logements avaient perdu leur toit, d’autres étaient éventrés. Plusieurs piles de matériaux de construction occupaient la rue et les trottoirs.

«C’est comme si la vie s’était arrêtée, a commenté le premier ministre sortant en regardant un édifice dont le toit avait été violemment arraché, mais où l’on pouvait voir des divans colorés encore en place dans le salon de l’un des appartements. C’est miraculeux que les gens soient sortis de là vivants.»

Plus loin, devant une voiture qui semblait pliée en deux autour d’un arbre ayant perdu presque toutes ses branches, M. Couillard a soupiré: «J’ai quasiment le goût de prendre une photo, pour que ça reste dans ma mémoire.»

Jean-François Lisée a salué la solidarité des Gatinois et s’est dit soulagé que la tornade n’ait fait aucun mort.

«Comme l’a dit le premier ministre, c’est extraordinaire qu’il n’y ait aucune perte de vies, a souligné le chef péquiste. On a été chanceux dans notre malchance, mais il faut accompagner ces gens-là, qui sont de milieux modestes et qui ont tout perdu.»

Le maire Pedneaud-Jobin, qui accompagnait MM. Couillard et M. Lisée dans la rue entourée d’un cordon de sécurité, s’est d’ailleurs désolé que le désastre ait frappé beaucoup de citoyens moins bien nantis.

«Ce sont des gens qui ont peu. Des fois, ils n’ont pas d’accès pour aller chercher des biens. Mais ils se sont entraidés. En matière de solidarité, ils sont faits fort! Mais on aimerait ça que ça arrête», a-t-il ajouté au sujet de cette catastrophe, qui survient peu après les inondations du printemps 2017.

Aide financière: bonification?

De leur côté, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, et la co-porte-parole solidaire, Manon Massé, ont fait escale à Gatineau en fin d’après-midi.

Le dirigeant caquiste a lancé l’idée de mettre sur pied un programme d’aide «un peu plus permanent» qui soit «plus facilement et plus rapidement dessinés» afin de venir en aide aux citoyens dans des situations d’urgence comme celle-ci.

«Les gens veulent savoir ce qu’ils vont recevoir comme montant de compensation. Les gens qui ne sont pas fortunés, il y en a qui n’ont pas d’assurances, on ne se contera pas d’histoire», a-t-il exposé en mêlée de presse devant des immeubles dont les toitures avaient été arrachées par le cyclone.

«À court terme, moi, je pense que ça a été très bien géré par le gouvernement, de donner un million à la Croix-Rouge qui va s’assurer dimanche soir que tous ceux qui ne sont pas retournés chez eux», mais à moyen terme, «quelqu’un qui a tout perdu et qui a peur de ne pas se faire rembourser une partie importante veut savoir où il s’en va».

À ses côtés, la représentante solidaire a soutenu qu’il fallait «déployer plus largement que juste de l’argent, mais aussi un soutien communautaire».

«Quand tu as quitté ton pays, que tu as tout laissé derrière — parce qu’il y a beaucoup de nouveaux arrivants dans ces blocs-là — et qu’à nouveau, tu perds tout, on a besoin d’être assuré que les groupes communautaires qui offrent du soutien, du service auprès de ces gens-là (aient les moyens de le faire)», a plaidé Mme Massé.

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