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Le Parti québécois sera-t-il balayé par le vent du changement?

PQ leader Jean-Francois Lisee steps off his bus to launch his campaign in St-Hilaire, Que. on Thursday, August 23, 2018. Quebecers will go to the polls on Oct. 1. THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson Photo: THE CANADIAN PRESS

La campagne électorale touche à sa fin. Les électeurs doivent maintenant faire leur choix à la suite des nombreux points de presse, les débats et les tournées à travers le Québec au cours desquelles les partis politiques ont présenté leurs engagements électoraux. Les stratégies de communication du Parti libéral (PLQ), de la Coalition Avenir Québec (CAQ), du Parti québécois (PQ) et de Québec solidaire (QS) ont-elles fonctionné? Ont-il réussi à faire passer leurs idées? Métro fait le point sur la campagne de la formation politique de Jean-François Lisée.

Après des résultats décevants en 2014 (25% des suffrages, 30 candidats élus) et une renaissance en forme de chemin de croix, le PQ a changé son positionnement politique, son identité graphique, en plus d’avoir créé le poste de vice-cheffe pour Véronique Hivon. La formation politique indépendantiste a aussi lancé sa campagne avec des publicités humoristiques et son fameux bus psychédélique, tout pour en finir avec cette image de vieux parti souverainiste.

Pour la directrice des communications du PQ, Antonine Yaccarini, le début de campagne devait rimer avec «positif» et «énergie». «On a envoyé une image d’un parti vraiment actif, avec des rassemblements militants, des salles pleines de monde», a-t-elle souligné. Alors que le changement est sur toutes les lèvres, le PQ semble subir plus que les autres cette volonté de renouveau. «Le changement est très présent, mais il faut opter pour un changement crédible. C’est un peu ça la trame de notre campagne», a précisé Mme Yaccarini.

Pour le sociologue et professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Jaques Beauchemin, aussi spécialiste du PQ, la formation politique de M. Lisée n’arrive plus à trouver son électorat. «Le problème du PQ, c’est qu’il a très peu d’écoute. C’est un parti dont l’électorat n’est plus disposé à écouter. Ça s’explique par le très grand désir de changement», a-t-il analysé.

Les quelques jeunes candidats vedettes – Paul Saint-Pierre Plamondon, Catherine Fournier – n’y changeront rien, le PQ ne séduit plus les jeunes, a avancé le sociologue.

«Si le PQ a un avenir, c’est forcément en essayant de rejoindre la jeunesse québécoise qu’il a perdu manifestement. Il faut essayer de la remobiliser autour d’un projet souverainiste, mais c’est un gros défi, ça va être difficile», a-t-il noté.

«Il y a des sondages qui démontrent que l’appui à la souveraineté chez les jeunes peut être un défi. C’est notre responsabilité de les intéresser à la question, leur montrer quel impact peut avoir la souveraineté dans leurs vies», a plaidé la directrice des communications du parti.

Antonine Yaccarini a donné l’exemple de la lutte aux changements climatiques, qui pourraient avoir une dimension différente grâce à la souveraineté. «[Le Québec] n’a pas tous les leviers pour appliquer les lois environnementales, a-t-elle illustré. Ça fonctionne peut-être plus sur des angles précis, moins sur l’argumentaire émotif, le nationalisme ou notre identité. Il faut y aller avec des aspects concrets».

Pour le sociologue, PQ se dirige vers deux issues, soit il fait élire une vingtaine de députés «et on dira qu’ils ont évité le pire», soit il subit une défaite historique en n’arrivant pas à faire entrer au Salon bleu plus de 12 élus, le seuil minimum pour former un groupe. Le cas échéant, le parti implosera, d’après Jacques Beauchemin.

Pour Mme Yaccarini, tout a été fait pendant la campagne pour rappeler que le PQ pouvait remplacer les libéraux. «On verra si ce message-là va se concrétiser le premier», affirme-t-elle, consciente d’avoir eu «une pente plus raide à remonter».

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