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Ontario: l’abolition du marché du carbone critiquée

Christopher Katsarov / La Presse Canadienne Photo: Christopher Katsarov

TORONTO — La commissaire à l’environnement de l’Ontario a critiqué, mardi, la décision des progressistes-conservateurs de démanteler le système de plafonnement et d’échange des émissions de gaz à effet de serre de la province sans le remplacer par un autre programme efficace de lutte contre les changements climatiques.

Dans un rapport rendu public mardi, la commissaire Dianne Saxe signale que le gouvernement risque ainsi de renverser la vapeur quant aux progrès réalisés depuis plus d’une décennie en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

«L’Ontario a charcuté la plupart de ses programmes de lutte aux changements climatiques», a-t-elle déclaré par communiqué.

«La majeure partie des revenus du programme de plafonnement et d’échange servait à financer des programmes d’efficacité énergétique dans les collectivités ontariennes — dans les écoles, les logements sociaux, le transport en commun et les hôpitaux — qui auraient permis de réduire les émissions de GES et d’économiser des millions de dollars en coûts énergétiques.»

«L’abrogation d’une loi efficace relativement au changement climatique nuit à l’environnement, à notre santé et aux affaires», a-t-elle enchaîné.

Bien que le fonctionnement du marché du carbone était difficile à vulgariser, il était en voie de générer d’importantes retombées économiques et environnementales, peut-on lire dans son rapport.

Ce mécanisme visait à réduire les émissions de GES en limitant la quantité de pollution que les entreprises de certains secteurs pouvaient émettre. Si elles dépassaient ces seuils, elles devaient acheter des quotas lors d’enchères trimestrielles ou se les procurer auprès d’autres entreprises qui n’avaient pas atteint leur limite.

La commissaire à l’environnement dénonce le laxisme des nouvelles dispositions proposées.

«Pour être efficace, une loi sur le climat doit comporter des budgets d’émissions fondés sur la science, une obligation légale de respecter ces budgets ainsi qu’une déclaration des progrès crédible et transparente», a-t-elle insisté.

Le gouvernement compte fixer des cibles de réduction des émissions de GES, en plus de publier un plan de lutte contre les changements climatiques, mais il ne prévoit pas leur enchâssement dans la loi.

Le ministre de l’Environnement, Rod Phillips, a défendu la démarche de son gouvernement, mardi, en affirmant qu’une stratégie environnementale plus détaillée serait présentée cet automne et que la commissaire serait alors en meilleure mesure de juger.

«Comme je le lui ai dit directement lorsque nous nous sommes rencontrés, en tout respect, nous n’aimons pas que les gens nous disent que nous ne devrions pas respecter les promesses que nous avons faites», a-t-il déclaré.

Le premier ministre Doug Ford avait fait de l’abolition du marché du carbone un de ses engagements phares durant la campagne électorale.

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