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ALENA: le pire est arrivé, dit Jean-François Lisée

L'ancien chef du Parti québécois, Jean-François Lisée Photo: Paul Chiasson/La Presse canadienne

MONTRÉAL — «Le pire est arrivé», a laissé tomber le chef du PQ, Jean-François Lisée, lorsqu’il a appris dimanche soir qu’une entente avait été conclue sur l’ALÉNA entre le Canada et les États-Unis, ouvrant une brèche sur la gestion de l’offre qui touche l’industrie laitière.

M. Lisée s’est empressé, peu avant 23h dimanche — la veille du jour d’élections au Québec — de dénoncer le résultat des négociations commerciales, en diffusant un message en direct sur sa page Facebook.

Peu d’informations étaient connues en fin de soirée dimanche, mais de hauts représentants de l’administration américaine ont fait savoir que les agriculteurs américains ont obtenu un meilleur accès au secteur laitier canadien.

«C’est une très mauvaise nouvelle pour le Québec», a-t-il affirmé, assis dans un coin du restaurant où il soupait, pendant qu’un collaborateur filmait son intervention.

L’agriculture du Québec a été sacrifiée au profit de l’industrie automobile de l’Ontario, a-t-il lancé. Des aspects de cette dernière industrie étaient aussi en jeu dans le cadre des négociations.

Le chef a rappelé que cela fait des semaines, sinon des mois, qu’il avertit que la monnaie d’échange du Canada, lorsqu’il veut obtenir quelque chose pour le reste du pays, est le Québec et son agriculture.

Le système de gestion de l’offre limite la production de certains produits alimentaires, ainsi que les importations au pays en imposant des tarifs douaniers sur les quantités excédant un certain niveau. Il a pour but de protéger le milieu agricole canadien contre les industries étrangères du lait, des œufs et de la volaille.

Et le moment de l’annonce de l’entente ne lui a pas échappé.

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau aurait préféré qu’elle soit dévoilée après l’élection au Québec, a-t-il analysé, mais les échéances du gouvernement américain «l’ont forcé à dévoiler son jeu».

Et si le premier ministre du Canada s’est permis de désavantager ainsi le Québec, c’est parce «qu’il savait qu’il est le maillon faible», vu la mollesse du gouvernement libéral de Philippe Couillard lorsqu’il est question de protéger le Québec. M. Lisée a déploré que ce dernier eut accepté l’entente commerciale avec l’Europe sans même s’assurer qu’il y aurait une compensation financière adéquate pour les agriculteurs.

Cela démontre que le Québec a été mal gouverné par Philippe Couillard. Les chefs libéral et caquiste «ont envoyé de mauvais signaux qui ont affaibli le Québec».

M. Lisée a donc invité donc les électeurs à voter lundi pour le PQ, qui va protéger leurs intérêts et ceux du Québec — sans compromis.

«Nous avons la capacité de réagir, chacun d’entre nous, dans l’urne. Pour dire que ce n’est pas acceptable», a insisté le chef des péquistes.

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