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Coquelicot: Marois cède devant la controverse

Photo: Jacques Boissinot

QUÉBEC – Après le carré rouge, le coquelicot-fleurdelisé. Décidément, Pauline Marois semble avoir une propension à épingler des symboles controversés à sa boutonnière.

Compte tenu des critiques, la première ministre a fait savoir vendredi qu’elle ne portera plus le coquelicot du Souvenir orné de la fleur de lys.

«Avec ce qu’on entend présentement, elle ne le remettra pas, c’est correct, on n’en fera pas une histoire», a dit la directrice des communications au bureau de Mme Marois, Shirley Bishop, jointe par La Presse Canadienne.

La première ministre du Québec a soulevé une vague d’indignation au Canada en arborant un coquelicot _ un rappel de l’Armistice de 1918 et de tous les soldats morts sous le drapeau _ enjolivé en son centre d’une fleur de lys.

Mme Marois a porté son «coquelicot-fleurdelisé» pendant la dernière semaine, notamment à l’occasion de son discours d’ouverture à l’Assemblée nationale, mercredi.

Des vétérans ont exprimé leur indignation de voir le coquelicot ainsi altéré et la Coalition avenir Québec a accusé la première ministre souverainiste de vouloir «politiser» un symbole pourtant rassembleur et apolitique. L’opposition officielle libérale s’est abstenue de commenter l’affaire.

À cause de la polémique, Mme Marois s’en tiendra dorénavant au coquelicot tel quel, sans fleur de lys en son centre.

Au dire de Mme Bishop, la première ministre n’a jamais eu la moindre intention de faire du coquelicot orné de la fleur de lys un symbole politique à connotation indépendantiste.

«Mme Marois a un très grand respect envers les vétérans et ceux qui ont donné leur vie pour la patrie. Ce n’était pas un geste politique, n’interprétons pas les choses», a-t-elle déclaré.

En fait, la première ministre jugeait tout simplement plus «esthétique» de porter les deux symboles floraux l’un sur l’autre, a indiqué la porte-parole.

«Plutôt que de mettre deux affaires sur sa boutonnière, elle s’est dit: on va les mettre l’une dans l’autre», a-t-elle expliqué.

Ancien militaire (1982-1992), le député Eric Caire, de la Coalition avenir Québec, s’est dit heureux du recul de la première ministre. Il a cependant reproché à Mme Marois d’avoir «manqué de jugement» en violant les règles d’étiquette édictées par la Légion royale canadienne concernant le port de la petite fleur rouge.

«Le coquelicot est un symbole reconnu et régi par des règles de protocole qui indiquent qu’on ne peut ni l’altérer ni le dégrader dans son utilisation. (…) Je ne comprends pas comment la première ministre a pu être aussi mal informée sur l’utilisation de ce symbole connu à travers le monde», a-t-il dit.

Il semble en effet que les règles entourant le port du coquelicot étaient inconnues au bureau de la première ministre.

«J’apprends ce matin en lisant les journaux qu’il y a un protocole autour de ça. Je pense qu’il n’y a personne qui savait ça», a admis la porte-parole de Mme Marois.

Pour la Légion royale canadienne, il est clair que la première ministre a commis une erreur qui a heurté les anciens combattants.

«Les vétérans, comme ils le disent, se sont battus pour le Canada, pas juste pour le Québec, et ils trouvent que c’est politique», a dit Margot Arsenault, présidente de la section québécoise de la Légion.

Mme Arsenault a raconté avoir reçu, ces derniers jours, une trentaine d’appels et de courriels dénonçant le manque d’égard de la première ministre envers le symbole du Souvenir.

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