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Signes religieux: les récalcitrants seront relocalisés ou congédiés, prévient la CAQ

charming Muslim woman in a scarf on her head in profile, black background Photo: Getty Images/iStockphoto
Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

BOUCHERVILLE, Qc — Les employés de l’État en position d’autorité qui refuseront d’enlever leurs signes religieux sous le gouvernement Legault seront relocalisés ou licenciés, a affirmé la députée Geneviève Guilbault.

La porte-parole «de la transition vers le gouvernement» s’est aventurée sur ce terrain glissant mercredi, à la réunion des candidats caquistes élus et défaits, à Boucherville.

Selon elle, les policiers, juges, procureurs, gardiens de prison et enseignants récalcitrants seront les artisans de leur propre malheur, puisqu’ils choisiront de laisser tomber leur emploi.

«Il y aurait une période de transition durant laquelle on expliquerait, on sensibiliserait ces personnes-là à ce que prescrira la future loi», a d’abord expliqué la députée de Louis-Hébert.

«Ces personnes-là seront libres de pouvoir se relocaliser dans un autre poste qui ne sera pas en situation d’autorité. Ce sera à eux à partir de ce moment-là de faire le choix qui s’impose.

«S’ils font le choix de ne plus occuper cet emploi, à ce moment-là ce sera leur choix», a-t-elle poursuivi.

Et si la personne refuse de changer de poste, tout en continuant de porter un signe religieux? «Ce sera impossible conformément à la loi qu’on aura adoptée qui fait aussi partie de nos engagements électoraux qu’on souhaite tous réaliser», a-t-elle tranché.

Donc, elle perdra son emploi? «(Elle va) faire le choix de ne plus occuper l’emploi si (elle) souhaite maintenir le port de signes religieux.»

Plus tard, en anglais, Mme Guilbault a affirmé que l’objectif des politiques identitaires de son parti est de «mieux intégrer les immigrants, (…) pour être plus accueillant et plus inclusif».

La CAQ n’a jamais caché qu’elle veut abroger la loi 62 sur la neutralité religieuse du gouvernement libéral, pour la rendre plus sévère.

La pièce législative, qui est actuellement contestée devant les tribunaux, prévoit notamment que tous les services publics au Québec devront être donnés et reçus à visage découvert — notamment dans les transports publics et dans les hôpitaux. La loi permet toutefois des accommodements raisonnables, accordés à la pièce.

Si les tribunaux déclaraient le projet de loi de la CAQ inconstitutionnel en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés, le premier ministre désigné François Legault pourrait invoquer l’article 33 de la Charte, la fameuse «clause dérogatoire».

Mercredi, le premier ministre fédéral Justin Trudeau lui a servi une mise en garde, en lui conseillant de bien réfléchir avant d’invoquer la disposition de dérogation, qui «supprime ou évite de défendre les droits des Canadiens».

Par ailleurs, au même moment, la Cour d’appel du Québec a statué qu’une femme à qui la justice avait été refusée il y a trois ans après qu’un juge lui eut ordonné de retirer son hijab avait le droit d’être entendue par le tribunal.

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