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François Saillant signe «Lutter pour un toit»

Photo: Mario Beauregard/Métro

MONTRÉAL — François Saillant, ancien porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), signe un livre sur les luttes pour le droit au logement, dont certaines qu’il a «vécues de près».

Le militant de longue date dit avoir senti le besoin d’écrire «Lutter pour un toit» afin d’apporter un regard d’ensemble sur le développement des villes au Québec.

«C’est vraiment mon militantisme sur la question du logement qui m’a donné le goût d’écrire ces histoires-là, avoue-t-il. Mais j’ai essayé de garder quand même un regard plus extérieur.»

S’il évite de verser dans l’autobiographie, ce n’est certainement pas par manque d’anecdotes, après près de 38 ans à la tête du FRAPRU.

Celui qui défend le droit au logement depuis les années 1970 déplore que cette cause demeure largement méconnue.

Seulement certains phénomènes ponctuels semblent selon lui capter l’attention du public.

«Pendant une certaine période, on va parler plus de la hausse des loyers par exemple ou de la question de l’insalubrité. Dans une période de rareté de logement, on va parler plus de  »crise » dans ce sens de pénurie extrême», illustre-t-il.

«Mais avoir un portrait plus d’ensemble de l’enjeu du droit au logement et savoir comment les choses se sont développées historiquement depuis 70 ans, je pense que ça répond à un besoin», a-t-il fait valoir en entrevue avec La Presse canadienne dimanche.

«Ne jamais lâcher»
L’envie de coucher ces histoires sur papier lui est aussi venue par souci pour ceux qui prennent le flambeau.

Sans vouloir se poser en donneur de leçons, François Saillant met en garde la nouvelle cohorte de militants contre la démoralisation qui les guette.

Il évoque le cas de Milton-Parc, où des logements patrimoniaux avaient été rasés par un promoteur immobilier.

«Les gens auraient pu se décourager, mais ils ont réussi à sauver la partie de la communauté qui n’avait pas été démolie et à en faire le plus gros complexe de coopératives d’habitation au Canada», souligne-t-il.

Les batailles ne sont cependant plus les mêmes, reconnaît-il.

Il se souvient de s’être principalement opposé aux programmes de rénovation urbaine à ses débuts: «Des développements touristiques, des développements immobiliers, des autoroutes, des élargissements de boulevards, des stationnements: toutes les raisons étaient bonnes pour démolir.»

Aujourd’hui, les militants doivent plutôt se dresser contre la gentrification ou Airbnb et les autres formes de location temporaire.

Mais un enjeu a su traverser le temps, relève-t-il: l’absence de reconnaissance du droit au logement.

Parmi les douze «épisodes» autour desquels s’articule son livre figurent ceux des vétérans de la Deuxième Guerre mondiale contraints à squatter, l’occupation de la rue Saint-Norbert dans le Plateau-Mont-Royal, le campement des sans-logis de Hull ou encore la résistance à la destruction de Guindonville, à Val-David.

«Lutter pour un toit», des Éditions Écosociété, paraîtra le 18 octobre.

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