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Ouellet se heurte aux clauses de confidentialité

Photo: Jacques Boissinot

QUÉBEC – La ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, souhaite obtenir le consentement d’Hydro-Québec et de la société Pétrolia pour divulguer le contenu d’une entente secrète à propos de l’exploration pétrolière sur l’île d’Anticosti.

En 2008, Hydro-Québec a vendu à Pétrolia (TSX:PEA) des permis d’exploration pétrolière qu’elle possédait sur l’île d’Anticosti.

Les conditions de la transaction n’ont jamais été divulguées et, en 2011, l’ex-ministre libérale des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, avait tenté en vain de les rendre publiques, se heurtant aux clauses de confidentialité convenues par les parties.

À l’Assemblée nationale, jeudi, Mme Ouellet a déclaré à son tour qu’elle était confrontée au même obstacle que le gouvernement précédent.

Lors d’un point de presse, la ministre a cependant répété son intention de trouver un moyen de rendre publique cette entente après avoir obtenu le consentement des parties signataires.

«Nous ne sommes pas en inaction, nous agissons pour essayer de convaincre les parties, a-t-elle dit. Cette entente-là a été signée sous le gouvernement libéral et nous souhaitons pouvoir la rendre publique avec l’accord des parties signataires.»

Mme Ouellet a affirmé qu’elle n’était pas encore en mesure de formuler une appréciation des conditions de la transaction décrites dans le document confidentiel, dont elle a pris connaissance au cours des derniers jours.

«Nous analysons les implications de l’entente, a-t-elle dit. Ça prend une analyse. On ne peut pas, à la simple lecture, pouvoir tirer une conclusion.»

La vice-présidente au développement des affaires de Pétrolia, Isabelle Proulx, a déclaré jeudi que son entreprise a transmis il y a quelques jours à Mme Ouellet une copie de l’entente avec la société d’État.

Mme Proulx a affirmé que son entreprise attend d’être sollicitée par la ministre avant de prendre une décision concernant la divulgation du document.

«Je ne ferme pas la porte, a-t-elle dit. Si l’intérêt de l’entreprise est sauvegardé et que c’est les intérêts de tous, et qu’Hydro-Québec désire le faire aussi, il faut que toutes les parties soient d’accord et alors il n’y a pas de problème.»

Mme Proulx n’a pas voulu dire si la sauvegarde des intérêts de Pétrolia pourrait nécessiter que l’entente demeure en partie confidentielle.

«Vous le verrez si un jour l’entente devient publique, tout le monde va pouvoir comprendre», a-t-elle dit.

De son côté, un porte-parole d’Hydro-Québec s’est limité à affirmer que le gouvernement et la société d’État ont des échanges constants sur divers dossiers.

«Hydro-Québec est en contact constant avec le gouvernement du Québec mais comme nous l’avons déjà mentionné, Hydro-Québec ne commente pas les discussions avec le gouvernement», a dit Gary Sutherland.

Le président de Pétrolia, André Proulx, avait déjà évoqué la possibilité que des informations soient rendues publiques au moment où l’exploitation pétrolière deviendrait une réalité pour son entreprise à Anticosti.

Des études indiquent que le sous-sol d’Anticosti pourrait contenir des milliards de barils pétrole de schiste, mais aucune réserve prouvée n’a encore été officiellement confirmée.

En Chambre, le député de la Coalition avenir Québec (CAQ) François Bonnardel a affirmé que la divulgation de l’entente permettrait de savoir les conditions financières de la transaction.

«Cinq ans plus tard, cette entente est toujours restée confidentielle sans que les Québécois puissent savoir quels seront les revenus qu’ils pourront tirer de cette ressource, a-t-il dit. Les Québécois ne peuvent pas accepter qu’on ait vendu cette ressource sans en connaître le prix.»

À la Bourse de Toronto, jeudi, l’action de Pétrolia a clôturé à 1,04 $, en baisse de 0,01 $.

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