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ABI: des courriels aux actionnaires d’Alcoa

Photo: Photo by Justin Sullivan/Getty Images

MONTRÉAL — Après plus de neuf mois de lock-out, les 1030 syndiqués d’ABI passent à une nouvelle étape: ils demandent à ceux qui les appuient de participer à une campagne de courriels adressés aux actionnaires d’Alcoa.

Cette campagne de courriels survient après une rencontre avec le cabinet de la ministre du Travail, une médiation, une médiation spéciale par l’ancien premier ministre Lucien Bouchard, une rencontre au sommet à Pittsburgh avec la direction de la multinationale et des entretiens avec les chefs des principaux partis en campagne électorale.

Au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne, mardi, Clément Masse, président de la section locale 9700 du Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, a indiqué que cette campagne de courriels est «une nouvelle façon de mettre de la pression sur les propriétaires» de l’aluminerie, propriété à 75% d’Alcoa et à 25% de Rio Tinto.

Il invite les gens qui appuient les lockoutés à adresser un courriel aux actionnaires du géant de l’aluminium. Le message est prérédigé, en anglais, et est disponible sur le site web du Syndicat des Métallos.

«Les gens peuvent nous appuyer en informant les actionnaires du conflit, en disant que ce conflit-là n’a pas de bon sens, que l’employeur prend en otage toute une région et des travailleurs, sans volonté réelle de négocier. Pourtant, en décembre (juste avant le déclenchement du lock-out), les parties n’étaient pas si éloignées que ça. C’est important que les actionnaires sachent ça, sachent qu’au niveau financier, l’employeur ne récupérera jamais l’argent qu’il a perdu. Donc c’est une mauvaise décision financière», a plaidé M. Masse.

Dans ce courriel, on explique au destinataire que comme actionnaire, il a son mot à dire sur le conflit qui perdure à l’Aluminerie de Bécancour. On y affirme que le lock-out réduit les profits d’Alcoa de 26 millions $ chaque mois.

Au point mort
Entre-temps, les négociations sont au point mort. Au début du mois, Me Bouchard a annoncé la suspension des discussions, en constatant les positions trop éloignées des deux parties.

Le syndicat affirme que depuis le début du conflit, l’employeur a formulé de nouvelles demandes, ce qui éloigne encore plus les parties d’un règlement.

L’employeur, de son côté, assure qu’il serait possible de mettre fin au lock-out sans que les réductions de main-d’oeuvre proposées se traduisent par des mises à pied. Il serait possible d’y parvenir par des départs à la retraite, affirme-t-il.

Mais l’employeur souhaite toujours améliorer la productivité de l’usine par différents moyens et en améliorer «la profitabilité» afin d’en «assurer une viabilité à long terme», a-t-il déjà affirmé par communiqué.

Pour donner une idée de l’importance de ce conflit au Québec: selon les chiffres du ministère du Travail, dans l’ensemble du Québec, 2126 travailleurs sont touchés par une grève ou par un lock-out. Donc, de ce nombre, la moitié travaillent normalement chez ABI.

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