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Laïcité: malaise à l’interne chez QS

Quebec Solidaire Leader Manon Masse, right raises her fist as she enter for the ceremony after Quebec Solidaire elected members were sworn in as members of the National Assembly, Wednesday, October 17, 2018 at the legislature in Quebec City. Quebec Solidaire MNAs chose to pledge their allegiance to the Queen in private, not during the public ceremony. From the left, Alexandre Leduc, Gabriel Nadeau Dubois and Manon Masse. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: La Presse canadienne

QUÉBEC — Premier test de cohérence du nouveau groupe de députés de Québec solidaire (QS): des élus semblent mal à l’aise avec la position du parti sur la laïcité.

QS prône depuis longtemps le «compromis» de la commission Bouchard-Taylor, mais un débat pourrait être soulevé au sein du caucus sur cette position, a laissé entendre mercredi le leader parlementaire du parti, Gabriel Nadeau-Dubois.

Il a évoqué cette possibilité après les réserves évoquées par deux de ses nouveaux collègues, le député de Jean-Lesage, Sol Zanetti, et celle de Taschereau, Catherine Dorion.

Ils s’exprimaient tous en mêlée de presse après leur cérémonie de prestation du serment de député dans la Salle du Conseil législatif de l’Assemblée nationale en après-midi.

Rappelons que le rapport de la commission Bouchard-Taylor préconisait l’interdiction du port des signes religieux chez les représentants de l’autorité de l’État, policiers, procureurs, juges, gardiens de prison.

M. Zanetti a été questionné à de nombreuses reprises à savoir s’il était, par exemple, personnellement d’accord à ce qu’on interdise à une étudiante en techniques policières l’exercice de son métier parce qu’elle porte un voile. Il a répété qu’il endossait la position de son parti, mais sans vouloir donner son point de vue personnel.

«Je me range derrière le compromis [Bouchard-Taylor], a-t-il déclaré. […] Mon point de vue personnel là-dessus n’est pas important. Je trouve qu’il serait vraiment antidémocratique que des gens se fassent élire sur un programme politique et qu’après, ils fassent le contraire.»

Pour sa part, Catherine Dorion a convenu que le «compromis Bouchard-Taylor ne satisfait pas tout le monde». Elle a affirmé ne pas avoir de position personnelle sur le sujet, tout en ajoutant qu’elle accorde de la valeur à tout le travail qui a été fait par la commission Bouchard-Taylor, mais qu’il faudra en discuter davantage.

«Oui, je suis à l’aise avec la position de mon parti, mais j’aimerais qu’on puisse creuser plus loin, se poser plus de questions, c’est ce qu’on va faire.»

Gabriel Nadeau-Dubois a reconnu aussi que le «compromis Bouchard-Taylor a perdu des plumes» au cours des dernières années, mais, même s’il est imparfait, c’est encore «le compromis ultime», en vue d’un consensus entre les partis.

Cependant, le leader parlementaire a ouvert une porte: QS pourrait se raviser et changer son point de vue sur cet enjeu délicat. «Toutes les positions de Québec solidaire peuvent toujours évoluer, il n’y a pas de débat à l’heure actuelle au caucus pour changer la position, mais ça pourrait venir et ce serait bien correct que ça vienne», a-t-il conclu.

C’est le nouveau gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui a relancé le débat sur l’interdiction des signes religieux.

Rappelons que la CAQ veut abroger la loi sur la neutralité religieuse de l’État adoptée par le précédent gouvernement Couillard. Cette loi exige que les services soient donnés et reçus à visage découvert, mais permet des accommodements. Elle est actuellement contestée devant les tribunaux.

La CAQ s’engage à interdire les signes religieux chez les représentants de l’autorité de l’État, comme le préconisait le rapport Bouchard-Taylor, mais en ajoutant les enseignants, ce qui est loin de recueillir l’assentiment des autres partis.

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