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Les ministres Carr et Morneau à Pékin en novembre

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick

OTTAWA — Deux ministres fédéraux chevronnés iront à Pékin le mois prochain pour coprésider une conférence de haut niveau sur les entreprises, mais aussi pour promouvoir les intérêts commerciaux du Canada avec la Chine.

Le ministre du Commerce international, Jim Carr, et son collègue des Finances, Bill Morneau, séjourneront dans la capitale chinoise pendant deux jours, à compter du 11 novembre.

M. Carr a soutenu, jeudi, que rien dans l’accord de libre-échange récemment négocié avec les États-Unis et le Mexique n’empêche le Canada de promouvoir ainsi ses intérêts commerciaux avec la Chine.

Le ministre a été interrogé durant son témoignage devant le comité sénatorial des affaires commerciales au sujet d’une clause controversée du nouvel Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC).

Cette clause permet à l’un des partenaires de se retirer de l’accord, moyennant un préavis de six mois, s’il n’accepte pas qu’un des autres signataires entame des négociations de libre-échange avec un pays qui n’a pas d’économie de marché, pays considéré par plusieurs comme étant la Chine même si cette dernière n’est pas explicitement nommée.

M. Carr a précisé que le Canada et la Chine ne se lanceraient pas dans des négociations de libre-échange formelles et que, pour l’instant, Ottawa n’avait donc rien à déclarer aux États-Unis.

«Nous nous efforcerons d’approfondir et d’élargir nos relations commerciales avec la Chine, secteur par secteur, a-t-il dit. Si, à un moment donné, nous devions discuter d’un accord de libre-échange global (avec la Chine), nous en aviserions nos partenaires nord-américains, comme nous sommes tenus de le faire. Et si nos partenaires n’étaient pas d’accord, ils auraient la possibilité de sortir de l’accord.

«Mais cela ne nous empêche pas (pour l’instant) de continuer à approfondir nos liens avec la Chine ou avec toute autre nation du monde», a soutenu M. Carr.

Le ministre du Commerce international a souligné que l’actuel Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), tout comme que le nouvel AEUMC récemment négocié, comportait une clause de résiliation générale permettant aux parties de le quitter, pour quelque motif que ce soit, moyennant un préavis de six mois.

L’ambassade de Chine à Ottawa a vivement critiqué la nouvelle clause, affirmant qu’elle visait les partenaires commerciaux potentiels de Pékin, et décrivait injustement la Chine comme un pays qui n’a pas d’économie de marché.

Des experts et des analystes appuient l’approche prudente préconisée par M. Carr, car elle offre au Canada la possibilité de discuter avec la Chine sans irriter ouvertement les États-Unis.

La Maison-Blanche est depuis quelques mois au coeur d’une guerre commerciale avec la Chine, qui a entraîné l’imposition par l’administration de Donald Trump de centaines de milliards de dollars de droits de douane sur les produits chinois et des représailles immédiates de Pékin.

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