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François Legault ne veut pas décrocher le crucifix

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz/La Presse canadienne

QUÉBEC — Le débat sur le crucifix de l’Assemblée nationale est bien relancé: le premier ministre François Legault n’a pas l’intention de le décrocher.

Le chef caquiste a laissé entendre vendredi que son ouverture avait des limites, tandis que le Parti québécois (PQ) a affirmé qu’il était prêt à en discuter avec les autres formations représentées au Parlement.

Ce fameux crucifix, accroché au-dessus du trône du président au Salon bleu depuis l’époque du premier ministre Maurice Duplessis, a fait couler beaucoup d’encre depuis plus d’une décennie. Malgré tout le débat sur la laïcité ou la «neutralité religieuse» de l’État, les gouvernements successifs ont été frileux à l’idée de le décrocher.

Vendredi pour sa première conférence de presse dans l’édifice du Conseil exécutif à Québec, François Legault a réitéré son intention de faire adopter une loi sur la laïcité qui interdirait aux agents de l’autorité de l’État, policiers, juges, procureurs, ainsi qu’aux enseignants, de porter des signes religieux.

Et du même souffle, il ne veut toutefois pas toucher au Christ en croix, considéré comme un objet patrimonial. «Je veux être ouvert en général, mais en même temps, je veux que vous compreniez que j’ai été élu avec un certain programme, et dans mon programme, on garde le crucifix», a-t-il déclaré.

Le Parti québécois a pour sa part appelé le chef caquiste à une certaine «cohérence» en matière de laïcité. En conférence de presse après la prestation des serments des 10 élus péquistes, le chef intérimaire du PQ, Pascal Bérubé, a laissé entendre que la Coalition avenir Québec (CAQ), malgré ses prétentions au dialogue avec les autres formations, semblait plutôt fermée sur cet enjeu délicat.

M. Bérubé a rappelé la position traditionnelle du PQ, qui propose d’en discuter au Bureau de l’Assemblée nationale (BAN), l’instance administrative qui regroupe les partis. Le Parti québécois se dit ouvert à relocaliser le crucifix dans une autre salle de l’Assemblée nationale.

Pour sa part, plus tôt cette semaine, Québec solidaire a aussi appelé à se débarrasser du crucifix bien en vue dans le Salon bleu.

Rappelons qu’à l’époque, le premier ministre péquiste Lucien Bouchard avait refusé de le retirer du Salon bleu parce qu’il ne voulait pas faire comme «Joseph d’Arimathie», celui qui, dans l’Évangile, avait décroché le Christ de la croix.

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