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Trudeau s'excusera à la communauté Tsilqot'in

JONATHAN HAYWARD / La Presse Canadienne Photo: JONATHAN HAYWARD / La Presse Canadienne
Amy Smart, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

CHILKO LAKE, C.-B. — Le premier ministre Justin Trudeau a présenté ses excuses en personne, lors d’une cérémonie émouvante vendredi, à la communauté Tsilhqot’in pour la pendaison de six chefs il y a plus de 150 ans.

L’un des chefs actuels de la communauté a qualifié l’événement de conclusion à un «parcours difficile».

S’adressant à des centaines de membres de la Première nation en Colombie-Britannique, Justin Trudeau a déclaré que les autorités coloniales de l’époque avaient commis une erreur en prétendant inviter les chefs à des pourparlers de maintien de la paix afin d’en profiter pour les arrêter, les juger et les pendre.

Il a ajouté que ces chefs sont désormais pleinement exonérés de tout blâme, car ils ont agi comme une nation indépendante engagée dans une guerre avec une autre nation quand ils ont attaqué des travailleurs blancs qui construisaient une route, en 1864, et qui étaient entrés en territoire Tsilhqot’in sans autorisation.

«Ce sont des erreurs que notre gouvernement regrette profondément et est déterminé à corriger», a déclaré M. Trudeau à propos de l’incident survenu lors de ce qui a été appelé la guerre de Chilcotin.

Le chef Joe Alphonse, président du conseil de la nation Tsilhqot’in, a souligné que ces excuses étaient importantes, non seulement parce que c’était la première fois qu’un premier ministre visitait leur territoire, mais aussi parce qu’elles étaient adressées directement aux membres de la communauté.

M. Trudeau avait fait une «déclaration d’exonération» à la Chambre des communes en mars et avait alors accepté de se rendre sur le territoire de la communauté Tsilhqot’in.

«Pour moi, en tant que chef, ce fut un voyage très émotif, spirituel, en mars dernier. Cela a eu un impact sur moi, ça a fait son oeuvre tant physiquement que mentalement. J’ai vécu cela», a décrit M. Alphonse.

«Aujourd’hui, c’est au tour de nos membres, et nos membres n’ont jamais cru durant toutes ces années qu’un premier ministre reconnaîtrait ces faits. C’est donc un moment très puissant pour nous», a-t-il ajouté.

En début de journée, vendredi, le conseiller James Lulua, de la nation Xeni Gwetin, près du lac Chilko, se réjouissait de la visite de Justin Trudeau.

Celui-ci estimait qu’environ 40 pour cent de la communauté ne parlait pas anglais, et que plusieurs ne savaient même pas qui était Justin Trudeau. Mais ceux qui le connaissent apprécieront les efforts déployés pour réparer un tort historique.

Le premier ministre a aussi participé à une cérémonie de purification et de nettoyage, un échange de cadeaux, un festin et une danse traditionnelle.

Les Tsilhqot’in contestent depuis longtemps l’autorité du gouvernement canadien dans l’exécution des six chefs, comme des criminels, alors que les Autochtones parlent plutôt d’un affrontement entre nations belligérantes. Au nom du gouvernement canadien, M. Trudeau a reconnu en mars dernier que les six chefs étaient les leaders d’une nation distincte, qu’ils agissaient conformément à leurs lois et traditions, et qu’ils étaient considérés comme des héros au sein de leur peuple.

Le gouvernement de la Colombie-Britannique s’était déjà excusé en 1993 pour ces exécutions, et il a installé une plaque commémorative sur le site des pendaisons.

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