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Apuiat: les Innus rencontrent des ministres

Photo: Archives Métro

QUÉBEC — Le gouvernement Legault a rencontré jeudi les chefs innus concernant Apuiat, leur projet de parc éolien de 600 millions $ condamné par la Coalition avenir Québec (CAQ).

Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, et sa collègue aux Affaires autochtones, Sylvie D’Amours, se sont réunis avec les leaders Martin Dufour et Mike McKenzie à Québec en matinée.

Les Innus y voient un signe encourageant, même si la CAQ a toujours signifié son opposition au projet actuel.

Hydro-Québec devait s’engager en vertu d’une entente de principe conclue juste avant les élections à acheter les 200 mégawatts d’électricité d’Apuiat, mais le projet a été dénoncé par François Legault, pour son coût qu’il jugeait trop onéreux pour la société d’État, dans le contexte actuel de surplus d’électricité.

Dans une entrevue avec La Presse canadienne jeudi après-midi, la porte-parole du Conseil de la Première Nation Innus Essipit, Marie-Ève Théberge, a confirmé qu’une réunion d’une heure avait eu lieu jeudi matin. Le président du conseil d’administration d’Apuiat, Marc Genest, y participait également.

«Je pense qu’il y a quelque chose de positif (dans cette rencontre). Nous, on continue à pousser le projet au maximum, on n’a pas l’intention d’arrêter, on croit en notre projet», a déclaré Mme Théberge.

Les chefs innus étaient sur la route jeudi après-midi et n’étaient pas disponibles pour répondre aux questions. Ils devaient d’abord faire un compte-rendu à leurs collègues, les chefs des autres communautés innues, avant de pouvoir s’adresser aux médias.

Une autre rencontre, plus technique, a eu lieu la semaine dernière entre le personnel politique du gouvernement et des Innus. Cette démarche a aussi été jugée positivement par le Conseil d’Essipit, puisqu’au moins les Innus ont pu présenter leur projet pour la première fois au nouveau gouvernement.

Le gouvernement n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue avec le ministre Jonatan Julien, mais a réagi de façon laconique.

«Les ministres ont été à l’écoute et l’information reçue va contribuer à l’analyse du projet, a écrit l’attaché de presse Ewan Sauves. Le gouvernement poursuit ses rencontres avant d’officialiser sa décision.»

Des demandes de précisions ont aussi été acheminées à Hydro-Québec, sans succès.

Pas plus tard que mardi, le premier ministre Françis Legault insistait: sa position n’avait pas changé sur le dossier.

«C’est très difficilement envisageable de forcer Hydro-Québec à acheter de l’électricité alors qu’elle a déjà des surplus pour les 20 prochaines années, avait-il déclaré en conférence de presse. Par contre, on veut regarder toutes les options, rencontrer les intervenants, écouter leurs arguments.»

Le gouvernement avait même ouvert la porte à une prise de participation d’Hydro-Québec dans Apuiat. Actuellement, Hydro s’approvisionne auprès de producteurs éoliens privés, mais n’est pas actionnaire ou copropriétaire de ces parcs d’éoliennes. La société d’État n’a toutefois pas encore entamé de pourparlers à ce sujet.

Or le projet innu a déjà un partenaire privé, l’entreprise Boralex, et les Autochtones ne semblent pas ouverts à en changer. «Aux dernières nouvelles, ce n’était pas une possibilité, on maintient le projet tel quel avec notre partenaire, Boralex, pour nous, ça ne change rien, on maintient le cap», a dit Mme Théberge.

Apuiat est au centre de la controverse depuis plusieurs mois maintenant. Le projet de contrat d’approvisionnement en électricité était appuyé par le précédent gouvernement Couillard. Des articles avaient rapporté les réticences du grand patron d’Hydro, Éric Martel, ainsi que les coûts élevés du contrat à long terme pour Hydro, entre 1,5 et 2 milliards $.

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