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Prix d’Amnistie retiré à Aung San Suu Kyi

Bullit Marquez / The Associated Press Photo: Bullit Marquez/AP

OTTAWA — Aung San Suu Kyi perd une autre distinction, plus d’un mois après que le Parlement canadien lui eut retiré la citoyenneté honoraire qu’il lui avait accordée.

Amnistie internationale reprend le prix d’Ambassadeur de la conscience qu’elle avait décerné à la leader birmane il y a près de 10 ans, estimant qu’elle a «honteusement trahi les valeurs qu’elle a longtemps défendues».

Son secrétaire général, Kumi Naidoo, a écrit à Aung San Suu Kyi dimanche pour l’informer de sa décision. La leader birmane a déçu l’organisme qui s’attendait à ce qu’elle utilise son «autorité morale pour dénoncer l’injustice où qu’elle se manifeste», encore plus au Myanmar.

Dans un communiqué diffusé lundi, l’organisme de défense des droits de la personne déplore «l’indifférence manifeste» d’Aung San Suu Kyi «face aux atrocités commises par l’armée birmane et à l’intolérance croissante vis-à-vis de la liberté d’expression».

«Aujourd’hui, nous sommes profondément déçus que vous ne soyez plus un symbole d’espoir, de courage et de défense inlassable des droits humains. Amnesty International ne peut pas justifier le maintien de votre statut de lauréate du prix d’Ambassadrice de la conscience et c’est avec une grande tristesse que nous vous le retirons», a écrit M. Naidoo.

C’est un nouveau désaveu pour l’ancienne lauréate du prix Nobel de la paix. À la fin du mois de septembre, la leader birmane avait été désavouée par les députés de la Chambre des communes qui avaient décidé à l’unanimité de lui retirer sa citoyenneté canadienne honoraire. Le Sénat avait également donné son appui à une motion similaire.

Depuis le début de l’exode des Rohingya, une minorité musulmane du Myanmar, plusieurs voix reprochent à Aung San Suu Kyi de ne pas avoir dénoncé les massacres.

Des centaines de milliers de membres des Rohingya ont fui l’État de Rakhine vers le Bangladesh voisin pour échapper à l’armée birmane depuis août 2017.

La junte militaire est accusée de perpétrer un nettoyage ethnique et de commettre des crimes contre l’humanité.

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