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Entrevue avec Craig Kielburger, fondateur d’Enfants entraide

Photo: Michael Rajzman/Collaboration spéciale

Révolté par son impuissance à aider ceux qui sont le plus dans le besoin, Craig Kielburger a fondé Enfants entraide (Free the Children) en Ontario il y a 17 ans, alors qu’il n’était âgé que de 12 ans. Depuis cinq ans, l’organisme incite les jeunes du pays à aider leur prochain dans le cadre de l’événement Unis pour l’action (We Day), notamment. Après s’être arrêtés, entre autres, à Waterloo, Saskatoon, Toronto et Vancouver, les artistes et activistes visitent aujourd’hui les jeunes Montréalais. Entretien avec un philantrope dans l’âme.

Qu’est-ce que Unis pour l’action?
C’est un événement gratuit, mais les étudiants qui veulent y assister doivent avoir mérité d’y être. Ils doivent avoir fait au moins une action pour aider une cause locale, et au moins une action pour aider une cause mondiale. Ils peuvent aider n’importe quel organisme de charité. S’ils ne savent pas où commencer, nous les aidons à trouver une cause.

Et comment se déroule l’événement en tant que tel?
C’est un événement qui s’échelonne sur environ cinq heures, qui commence quand la journée d’école se termine. Le tiers de l’événement est dédié à des conférences de modèles pour les jeunes, des personnes célèbres qui ont changé le monde à leur façon, à l’échelle planétaire. Un autre tiers est constitué d’allocutions de jeunes héros locaux, et le dernier tiers est dédié à un spectacle de musique et de performances artistiques.

Quel est le but de cet événement?
Inciter les jeunes à poser des gestes. Quand nous avons fondé Enfants entraide, j’avais 12 ans, et c’était très difficile pour les jeunes Canadiens de trouver des moyens d’aider les autres. C’est ce qui m’a inspiré à créer cet organisme. Et maintenant, je veux inspirer les prochains jeunes de 12 ans, pour qu’ils trouvent leur propre cause, et les aider à poser des gestes concrets.

Unis pour l’action à Montréal fait partie du We Day à travers le Canada. Cet événement a maintenant lieu dans huit villes chaque année. Au total, 100 000 jeunes, provenant d’environ 3 000 écoles, auront assisté à un de ces événements cette année.

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Pourquoi croyez-vous qu’il est important de créer cet événement précisément pour les jeunes?
Je crois que c’est aussi important que d’apprendre à lire, à écrire et à compter. Les jeunes élèves doivent savoir ce que sont la compassion, le service et les problèmes importants. Unis pour l’action couvre toutes les causes : l’itinérance, la pauvreté, l’intimidation, l’environnement…

Nous voulions créer quelque chose qui fasse en sorte que les jeunes soient mis au courant de ces problèmes, aient du plaisir et apprennent comment ils peuvent faire pour aider. Unis pour l’action est donc la première étape, selon nous.

Pendant le reste de l’année, nous organisons toutes sortes d’actions auxquelles les jeunes peuvent prendre part. L’an dernier, par exemple, les jeunes ont effectué 1,7 million d’heures de bénévolat partout au Canada pour gagner leur entrée. À l’Halloween, ils ont passé aux portes pour recueillir de la nourriture pour les banques alimentaires et ont ramassé 900 000 lb de nourriture. Ils ont aussi amassé 5,4 M$. Nous allumons donc une étincelle, et ensuite, nous leur donnons des moyens de continuer à aider.

60 secondes avec Roméo Dallaire

Le général Roméo Dallaire, connu notamment pour avoir été commandant des forces de la Mission d’assistance des Nations unies au Rwanda en 1993, participe pour la quatrième fois à Unis pour l’action. Métro s’est entretenu avec lui.

Pourquoi participez-vous à l’événement Unis pour l’action?
Parce que je crois fermement en un activisme de la génération qui est en pleine ébullition dans les secondaires, les cégeps et les universités. C’est une génération que j’appelle «sans frontières», parce qu’elle évolue tellement avec la révolution des communications sociales et le web qu’elle fonctionne bien au-delà des frontières classiques qui nous ont retenus dans le passé.

Ces jeunes-là ont donc plus de pouvoir de changer les choses?
Ah oui, beaucoup plus. Ils peuvent passer l’information rapidement, se rejoindre et agir de façon délibéré et rapide. Donc, je pense que des sessions comme celle à laquelle je vais collaborer sont des sessions d’orientation et de prise de conscience du pouvoir qu’ils ont. Ainsi, ils pourront être en mesure de faire avancer les révolutions sociales et humanitaires essentielles.

En quoi consistera votre allocution?
Ma position est de mousser leur engagement pour qu’ils aillent au-delà de leurs frontières et aillent salir leurs bottines dans des pays en développement, pour ramener cette expérience chez nous. Je les incite à aller voir la réalité de 80 % de l’humanité, qu’ils peuvent comprendre, puisqu’ils ne sont pas limités par des frontières. À partir de là, ils pourront s’épanouir dans cette conscience de droits humains et d’avancées de l’humanité.

Unis pour l’action
Mardi au Théâtre St-Denis

  • Avec, entre autres, Cœur de pirate, Roméo Dallaire, Benoît Huot, Isabelle Desjardins et Liz Murray

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