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Bernier dit faire mieux que le Parti réformiste

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld/La Presse canadienne
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

GATINEAU, Qc — Le chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier, se félicite de la vitesse à laquelle sa formation prend son envol, se vantant de faire mieux que le Parti réformiste. Et il est certain de se faire réélire dans sa circonscription pour la piloter.

En l’espace de quelques mois à peine, le parti est parvenu à accomplir ce que les réformistes ont mis «trois ans, six ans» à bâtir, s’est-il targué dans un discours livré devant environ 250 militants réunis dans un hôtel de Gatineau, mardi soir.

«Et même à la fin, il n’y avait pas de candidat dans toutes les circonscriptions au Québec. On veut montrer aux gens qui étaient sceptiques qu’on serait prêt pour l’élection que (…) nous, on fait ça en trois mois», a-t-il ensuite lancé en mêlée de presse.

Le chef autoproclamé du PPC a cependant affirmé qu’il y avait une certaine parenté entre quelques-unes de ses idées et celles qui étaient mises de l’avant par les troupes réformistes.

«Notre plateforme ressemble un peu à celle du Parti réformiste: nous voulons revoir la formule de la péréquation, nous voulons abolir les subventions aux entreprises. Il y a beaucoup de similitudes entre nos idées et celles du Parti réformiste», a-t-il exposé.

Le député de Beauce a précisé que 193 associations de circonscriptions du PPC — dont 35 sur les 78 comtés du Québec — ont été créées à travers le pays depuis la fondation de son parti, en août dernier.

Il prévoit que les 338 circonscriptions du pays en auront une d’ici la fin de l’année et a réitéré que des candidats se présenteront sous la bannière de son parti dans chacune des trois élections partielles qui doivent être déclenchées prochainement.

Confiant pour la Beauce

L’élu devra garder la sienne à l’oeil d’ici l’élection générale d’octobre 2019.

Car les troupes d’Andrew Scheer l’ont dans leur viseur, et selon un sondage publié lundi par la firme Mainstreet Research, Maxime Bernier serait au coude-à-coude avec le candidat conservateur Richard Lehoux.

«Ils vont utiliser tous les trucs pour s’assurer que je ne sois pas élu dans mon comté. C’est la façon dont ils font la politique», a-t-il lâché en parlant des troupes conservatrices.

Mais l’élu pourfendeur du système de gestion de l’offre estime que le choix de cet ex-producteur laitier lui sera, en fait, bénéfique.

«Le débat va se refaire lors de la campagne électorale en Beauce, et il y aura 97 000 électeurs beaucerons qui vont voter, pas seulement la petite clique de producteurs qui ont voté lors de la course au leadership», a-t-il argué.

L’«Albertain du Québec»

Après des escales à Vancouver, Calgary et Toronto, Maxime Bernier se posait à Gatineau cette semaine pour rencontrer les militants du Parti populaire.

Il a assuré que la mobilisation était aussi bonne au Québec qu’ailleurs au pays.

«La seule place où on a une représentation un peu plus élevée que la population canadienne, c’est en Alberta. L’Alberta représente 11 pour cent de la population canadienne, et notre membership représente 16 pour cent du membership total», a-t-il dit.

Celui qui se présente dans le reste du Canada comme «l’Albertain qui vient du Québec» a retrouvé en Outaouais un public majoritairement masculin et anglophone.

Il a brossé un portrait, dans son allocution d’une trentaine de minutes, des thèmes qui lui sont chers, abordant notamment la question de l’immigration.

Le député a exprimé son désir d’avoir «un débat civilisé» sur le besoin de faire «une pause» concernant l’accueil de nouveaux arrivants, ce qui est selon lui «nécessaire pour sauvegarder notre langue et notre culture».

Il a aussi réaffirmé que s’il était au pouvoir, il mettrait fin à l’aide internationale au développement, sauf en cas de catastrophe humanitaire, et se retirerait de l’Accord de Paris sur le climat.

Et Maxime Bernier a de nouveau dénoncé la «rectitude politique» de la classe politique actuelle, disant qu’il ne devrait plus y avoir de «tabous».

Le «peuple» et les «élites»

Ce fut de la musique aux oreilles de plusieurs des militants.

«Je déteste que la rectitude politique soit devenue tellement « mainstream » que cela empêche parfois des gens comme moi de dire ce que l’on veut vraiment dire», a plaidé George Maassud, coiffé d’une casquette «Make America Great Again».

«On veut être capable de critiquer le marxisme, le communisme, des motions radicales sur les LGBTQ. On veut remettre des choses en question sans se faire traiter de raciste, d’homophobe et de xénophobe», a poursuivi le jeune homme âgé de 26 ans.

Même son de cloche du côté de Marianne Wurm. «Je pense que Maxime Bernier répond à un besoin d’expression, de conviction, dont on a besoin actuellement», a fait valoir la résidente de Montréal.

«On le voit actuellement en Europe, il y a des populations qui sont complètement oubliées et qui ont besoin d’exprimer des idées qui ne sont pas représentées par les élites. Moi, je fais partie de ce qu’on appelle le peuple», a-t-elle ajouté.

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