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La CAQ veut réduire le seuil d’immigration de 20%

Quebec Premier Francois Legault speaks as the legislature convenes Tuesday, November 27, 2018 at the legislature in Quebec City. A new government was elected on Oct. 1, 2018. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Jacques Boissinot/La Presse canadienne
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le nombre d’immigrants accueillis au Québec pourrait passer de 53 000 en 2018 à 38 000 en 2019.

Le gouvernement Legault a l’intention de réduire de près de 24 pour cent, en moyenne, le nombre d’immigrants accueillis au Québec dès l’an prochain.

Le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, a déposé mardi à l’Assemblée nationale le document fixant le nombre maximal de nouveaux arrivants admis au Québec en 2019.

La fourchette se situe entre 38 000 et 42 000, avec un objectif de 40 000 nouveaux arrivants.

Le gouvernement fait «le choix du succès de l’immigration», a dit le ministre Jolin-Barrette, durant la période de questions, promettant du même coup d’offrir un «parcours personnalisé» aux nouveaux arrivants dans leur démarche d’intégration et de francisation. Il n’a pas donné de détails sur ce «parcours personnalisé».

Le gouvernement Legault donne donc suite rapidement à un de ses principaux engagements de la dernière campagne électorale.

Le premier ministre François Legault a maintes fois répété que sous sa gouverne le Québec devait accueillir uniquement le nombre d’immigrants qu’il pouvait franciser et intégrer au marché du travail. «En prendre moins, pour en prendre soin», disait-il en campagne, ajoutant que la réduction serait «temporaire».

On ne sait cependant pas combien d’années durera cette tendance à la baisse.

Le Québec a accueilli plus de 52 000 immigrants en 2017 et devrait en compter entre 50 000 et 53 000 en 2018, peut-on lire dans le document de huit pages publié mardi.

L’orientation prise par Québec en cette matière risque de se transformer en pomme de discorde avec Ottawa, où on tient plutôt un discours d’ouverture aux étrangers, particulièrement en cette période de pénurie de main-d’oeuvre.

L’immigration est de compétence partagée, ce qui complique les choses, puisque Québec veut réduire la proportion de nouveaux arrivants d’environ 23 pour cent dans chacune des trois grandes catégories: les immigrants économiques, la réunification familiale et les revendicateurs du statut de réfugié.

Or le Québec ne contrôle qu’une des trois catégories: les immigrants économiques.

Des négociations sont en cours entre Québec et Ottawa dans ce dossier.

Pour 2019, le plan du gouvernement Legault dans les trois catégories précitées est le suivant:

– Immigration économique: Accueillir entre 21 700 et 24 300 personnes, en baisse de 26 pour cent en un an.

– Regroupement familial: Fixer le plafond à 9400 personnes. Cette année, le Québec en accueille environ 12 000. Le ministre a nié qu’une diminution de cette ampleur pourrait forcer certains immigrants à devoir renoncer à leur projet de faire venir au Québec leur conjoint ou leurs enfants l’an prochain.

– Réfugiés: Un maximum de 7500 personnes. Le nombre de réfugiés sélectionnés à l’étranger devrait se situer entre 4400 et 4800 personnes en 2019.

Par ailleurs, six immigrants sur 10 ne connaissent pas le français au moment de leur admission au Québec.

Entente Canada-Québec

Malgré les pressions exercées sur le gouvernement fédéral par le gouvernement Legault en vue de baisser les seuils d’immigration, «il n’est aucunement question de rouvrir l’entente Canada-Québec» qui fixe les sommes versées par Ottawa au Québec, a dit le ministre Jolin-Barrette en conférence de presse, insistant pour dire que les montants inscrits «sont garantis».

Québec devrait donc recevoir «au minimum» 490 millions $ d’Ottawa cette année pour accueillir ses immigrants, quel que soit le nombre total.

«Pas d’emploi intéressant»

En Chambre, durant la période des questions, le premier ministre Legault a calculé que chaque année «10 000» immigrants quittaient le Québec parce qu’ils ne trouvaient «pas d’emploi intéressant».

Il a dit qu’il fallait donc mieux sélectionner les nouveaux arrivants, en fonction des besoins des entreprises.

Québec pourrait se tourner vers les travailleurs temporaires pour combler les besoins de main-d’oeuvre, a commenté le ministre Jolin-Barrette.

À ce propos, la porte-parole libérale en immigration et en économie, la députée Dominique Anglade, a reproché au gouvernement de réduire l’immigration, «une proposition anti-économique» alors que «le Québec est en pleine pénurie de main-d’oeuvre».

Par la voix de la députée Catherine Fournier, l’opposition péquiste a déploré le fait que le plan présenté mardi ne contenait «aucune référence à des études ou à des opinions d’experts qui sont fiables pour justifier la baisse des seuils d’immigration».

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