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Cannabis à 21 ans: Ottawa n'interviendra pas

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Il est hors de question que le gouvernement fédéral intervienne si un citoyen choisissait de contester la loi québécoise pour hausser l’âge de consommation du cannabis à 21 ans.

«Non, on n’a pas l’intention d’intervenir du tout dans une poursuite judiciaire, a indiqué la ministre de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, mercredi. C’est complètement la responsabilité de la province du Québec de choisir l’âge de la consommation.»

Elle a tenu ces propos quelques heures après le dépôt d’un projet de loi à Québec pour faire modifier l’âge minimum requis pour consommer cette drogue, qui est devenue légale au pays en octobre. En vertu de la loi fédérale, les jeunes âgés d’au moins 18 ans peuvent s’en procurer.

«C’est sûr que pour nous, l’objectif du projet de loi était de s’assurer que les jeunes n’allaient pas avoir accès au cannabis et aussi nous voulons déplacer le marché noir», a-t-elle rappelé.

Le Québec a le droit de prendre ses propres décisions en la matière, a également souligné le premier ministre Justin Trudeau tout en déplorant qu’«un jeune de 18 ans, cette semaine, pourrait aller acheter du cannabis de façon légale, mais dans quelques mois, peut-être devra seulement aller l’acheter chez les Hell’s».

«Ce sont des questions auxquelles le gouvernement (du Québec) devra répondre, mais ils feront leurs décisions comme ils ont droit de le faire», a-t-il remarqué.

Il s’agit d’une deuxième ligne de fracture entre Québec et Ottawa sur la question du cannabis. Le gouvernement Trudeau avait déjà exclu de contester la loi québécoise qui interdit la culture du cannabis à domicile. La loi fédérale permet de faire pousser jusqu’à quatre plants de cannabis par résidence.

Le député conservateur Gérard Deltell, qui s’est opposé à la légalisation du cannabis, a applaudi le projet de loi caquiste sur l’âge de consommation.

«Je suis très heureux de voir que ce dossier est entre les mains d’un vrai spécialiste, a-t-il affirmé. Dr Carmant est un spécialiste, c’est un neurochirurgien. Il sait de quoi il parle et j’étais très heureux d’entendre ce ministre (…) dire ce que nous on répète depuis tout le temps, c’est-à-dire que malheureusement, le pot peut attaquer les cellules du cerveau.»

La question divise le Bloc québécois. Le chef intérimaire du parti, Mario Beaulieu, appuie le droit du Québec de légiférer comme il l’entend en la matière sans prendre position dans le débat, alors que son collègue Louis Plamondon n’a pas hésité à affirmer que la position caquiste était «idéaliste».

«La cigarette est à 18 ans, ils peuvent voter à 18 ans, ils peuvent conduire une automobile à 16 ans et puis là tout à coup, à 18 ans, ils n’ont pas l’équilibre pour pouvoir décider de leurs « loisirs »», a remarqué M. Plamondon.

«Ça reste que l’autorité du gouvernement du Québec, je l’ai toujours respectée, mais j’avoue que personnellement, j’ai des grands points d’interrogation (…), a-t-il continué. Le fait que ça soit à 21 ans comme ça, c’est de rêver.»

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