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Aéroports de Montréal pourrait remplacer 93 employés par des sous-traitants

Photo: Archives TC Media

MONTRÉAL — Près d’une centaine d’employés d’Aéroports de Montréal (ADM) ont été placés devant un choix déchirant tout juste avant les Fêtes, soit d’accepter une réduction de leur rémunération de 28 à 33 pour cent ou de perdre leur emploi au profit d’un sous-traitant.

«C’est un fusil sur la tempe des employés», s’est insurgé le porte-parole de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), Yvon Barrière, en entrevue avec La Presse canadienne, jeudi.

L’employeur a utilisé une provision de la convention collective qui lui permet de recevoir des soumissions de sous-traitants pour le travail fait par les syndiqués. En contrepartie, le syndicat peut répliquer avec une offre qui équivaut à celle du sous-traitant.

«Il y a une faille dans la convention collective et ça fait plusieurs années qu’on tente de faire sortir cette clause sur la sous-traitance; ils y tenaient, mais ils ne l’utilisaient pas», a reconnu M. Barrière, notant que l’employeur s’en était servi à une seule reprise pour trois employés de l’informatique.

Selon l’AFPC, l’offre du sous-traitant représente une réduction de dépenses de 1,5 million $ pour l’employeur, chiffre qu’a refusé de confirmer ADM.

Le syndicat se dit convaincu que le sous-traitant peut offrir un tel rabais en raison de conditions salariales inférieures, d’absence de fonds de pension ou de régime d’assurances collectives.

Pour les 93 employés visés — des préposés à l’accueil, du personnel de service à la clientèle et des agents administratifs responsables d’octroyer les accès de sécurité — cela représenterait une diminution moyenne d’environ 16 000 $ par année de leur rémunération globale.

Bien que la convention collective ne viendra pas à échéance avant décembre 2019, la porte-parole d’Aéroports de Montréal, Anne-Sophie Hamel, a qualifié la présentation de soumissions provenant de fournisseurs extérieurs de «processus de négociation avec le syndicat» qui «suit un processus qui est convenu dans la convention collective».

Mme Hamel a affirmé qu’ADM «souhaite que le syndicat nous fasse une contre-proposition qui va nous permettre de garder ces emplois à l’interne».

Elle a fait valoir qu’ADM «comme toute autre organisation à but non lucratif qui est autofinancée, est toujours en train de revoir ses façons de faire pour être agile, être compétitif dans le marché».

Elle a précisé qu’en vertu de la mécanique prévue au contrat de travail, une première contre-proposition du syndicat était attendue le 28 décembre et que les discussions devraient mener à des propositions finales à la fin de janvier et que plusieurs étapes subséquentes étaient prévues avant de passer le flambeau à un fournisseur extérieur, si telle devait être la décision en bout de piste.

«Il n’y aura pas de perte d’emplois à courte échéance si jamais on va avec un fournisseur externe», a-t-elle affirmé, ajoutant que l’employeur «souhaite que le syndicat nous fasse une contre-proposition qui nous permettrait de garder ces emplois à l’interne».

Une rencontre entre les parties est prévue vendredi.

Dans les faits, les emplois visés sont assortis de salaires variant de 17,25 $ de l’heure, pour les employés à temps partiel les moins qualifiés, à 32,54 $ de l’heure au sommet de la hiérarchie pour les postes à responsabilité plus élevée, soit des salaires variant d’environ 35 000 $ à 65 000 $ sur une base annuelle.

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