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L'ONU s'inquiète de la stérilisation forcée

Francyne Joe, President, Native Women's Association of Canada, right, looks on as Jacqueline Hansen, Gender Rights Campaigner, Amnesty International Canada talks as human rights groups react to a UN committee against torture report recommendations on sterilization of indigenous women without consent during a press conference on Parliament Hill in Ottawa on Friday, Dec. 7, 2018. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: THE CANADIAN PRESS
Kristy Kirkup, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le Comité des Nations unies contre la torture se dit préoccupé par «la stérilisation extensive forcée ou contrainte» de femmes et de filles autochtones au Canada, y compris de récents cas en Saskatchewan.

Le comité dit que le Canada doit veiller à ce que toutes les allégations fassent l’objet d’enquêtes impartiales et à ce que les responsables soient tenus pour responsables.

Il estime également que l’État doit prendre des mesures législatives et politiques pour empêcher les femmes d’être stérilisées contre leur gré.

Le rapport du comité est présenté au moment où des groupes, dont l’Assemblée des Premières Nations, tirent la sonnette d’alarme concernant une violation continue des droits de la personne au Canada.

Les conclusions confirment que le Canada torture des femmes autochtones par la stérilisation forcée, a dénoncé la députée néo-démocrate Rachel Blaney à la Chambre des communes.

«Les libéraux ne comprennent-ils pas qu’il s’agit d’une tache sur notre pays, d’une tache sur chacun d’entre nous à la Chambre?», a-t-elle demandé pendant la période de questions. «Pourquoi les libéraux tolèrent-ils la stérilisation forcée des femmes autochtones?»

Avant la publication du rapport, le bureau de la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, avait déclaré que le gouvernement adoptait une «approche de santé publique» dans ce dossier, bien que le gouvernement estime que tout le monde doit bénéficier de soins de santé respectueux de leur culture, quel que soit son lieu de résidence.

Le secrétaire parlementaire de Mme Wilson-Raybould, Arif Virani, a répété ce message en réponse à la question de la députée Blaney.

«La stérilisation forcée de femmes autochtones est une violation grave des droits de la personne et c’est totalement inacceptable», a-t-il condamné à son tour.

Amnistie internationale Canada a demandé au gouvernement fédéral de nommer un représentant spécial chargé d’entendre des femmes autochtones stérilisées contre leur volonté afin de savoir à quoi ressemblerait la justice pour les victimes.

Jackie Hansen, militante pour les droits des femmes au sein d’Amnistie internationale Canada , insiste sur le fait que le gouvernement fédéral doit prendre davantage de mesures concrètes que de se contenter de condamner les faits.

«Je pense que tout le monde veut voir cette pratique cesser», a-t-elle commenté, lors d’une conférence de presse sur la colline parlementaire. «Ce que nous voulons voir, c’est un engagement ferme du gouvernement pour démontrer comment il va s’y prendre.»

Les femmes et les filles autochtones méritent le même respect que quiconque lorsqu’elles reçoivent des services médicaux, a déclaré la présidente de l’Association des femmes autochtones, Francyne Joe.

«Procéder à une chirurgie invasive et médicalement inutile sans un consentement libre, complet et éclairé est une violation très grave du droit à l’intégrité physique de toute personne», a-t-elle décrit. «La profession médicale canadienne doit respecter le consentement et le gouvernement canadien doit le défendre.»

Ottawa prévoit s’entretenir «prochainement» avec les provinces et les territoires, les éducateurs en matière de santé, les associations de professionnels de la santé et les partenaires autochtones au sujet des prochaines étapes, ont annoncé les bureaux de la ministre des Services aux Autochtones, Jane Philpott, et de la ministre de la Santé, Ginette Petitpas Taylor.

Un projet de recours collectif est également en préparation et vise la Saskatoon Health Authority, le gouvernement provincial, le gouvernement fédéral et une poignée de professionnels de la santé.

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