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Maxime Bernier refuse d’assister à une manifestation où se trouve La Meute

Maxime Bernier
Le chef du PPC, Maxime Bernier Photo: Patrick Doyle/La Presse canadienne

OTTAWA — Le chef du Parti populaire, Maxime Bernier, a annulé sa participation à une manifestation contre le pacte des Nations unies sur la migration lorsqu’il a appris que des membres du groupe identitaire La Meute étaient au nombre des participants.

Le politicien demeure opposé au Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières approuvé par acclamation lundi au Maroc par 164 États, dont le Canada, sous l’égide de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU).

Car l’entente «fait en sorte que la migration devrait être normalisée à travers le monde», et «ce n’est pas normal que des gens quittent leur pays parce qu’il y a de la guerre ou quoi que ce soit», a-t-il argué en entrevue avec La Presse canadienne.

En revanche, il refuse de le dénoncer aux côtés des adhérents au groupe La Meute; aussi, lorsqu’il a appris que des membres de l’organisation étaient au rassemblement contre le pacte qui s’est tenu samedi dernier sur la colline du Parlement d’Ottawa, il s’est désisté.

«C’est une organisation dont je ne partage pas les principes. (…) Je n’ai pas de liens avec ces groupes-là, et je n’encourage pas ces groupes-là d’extrême droite», a assuré Maxime Bernier dans son bureau du parlement, lundi.

Les propos du chef ont fait bondir un porte-parole de La Meute, Sylvain Brouillette. «Il nous traite d’extrémistes de droite? Moi, je peux vous dire qu’on est pas mal plus à gauche que M. Bernier», a-t-il réagi en entrevue téléphonique.

«Il a le droit de ne pas vouloir être vu avec La Meute. Mais de dire qu’il le fait parce qu’il ne veut pas s’associer avec un groupe d’extrême-droite, je trouve ça vraiment drôle», a enchaîné celui qui a assisté «incognito» à un discours qu’a donné Maxime Bernier à Québec jeudi passé.

Scheer accusé de «désinformation»
Les États-Unis, l’Australie et certains pays européens connus pour leurs politiques anti-migrants comme la Hongrie, la Pologne ou encore la République tchèque, ont signifié leur intention de ne pas faire partie du pacte onusien.

Lorsqu’on lui demande s’il tente d’agiter une base anti-immigration en réprouvant l’accord, le Beauceron se braque. Il répond en pointant du doigt son rival, le chef conservateur Andrew Scheer, qu’il accuse d’avoir versé dans la «désinformation» en critiquant le pacte.

«C’est M. Scheer qui le fait! Il a dit: « On signe ce traité-là et on va effacer les frontières! ». Il a dit que ça va être des fonctionnaires de l’ONU qui vont gérer les politiques d’immigration au Canada; c’est complètement faux!», a-t-il lancé.

«Moi, je n’ai jamais dit ça. Ce que je dis, c’est que cette entente-là n’a pas force de loi aujourd’hui au Canada et n’est pas un traité international», a-t-il insisté, se targuant d’avoir été le premier chef de parti fédéral à s’opposer à l’adhésion du Canada.

Le «discours de Rebel Media»
La semaine passée, Andrew Scheer lui a emboîté le pas en disant craindre un effritement de la souveraineté canadienne. «Les Canadiens veulent que le gouvernement et non pas des entités étrangères ait le contrôle du système d’immigration», a-t-il pesté mardi en Chambre.

Le premier ministre Justin Trudeau, à qui s’adressait le chef de l’opposition officielle, a accusé ce dernier de relayer le «discours de Rebel Media», un site web d’actualités lié à la droite alternative (l’«alt-right»).

Le chef Scheer n’accorde plus d’entrevues à Rebel Media depuis que le site a réalisé une couverture des manifestations de Charlottesville, en Virginie, qui avait été jugée sympathique aux nationalistes blancs.

Il a toutefois recruté au sein de sa garde rapprochée un ancien de l’organisation, Hamish Marshall. Le stratège, qui dirige la campagne nationale du chef conservateur pour l’élection de 2019, n’a «plus aucun lien» avec Rebel Media, insiste-t-on dans l’entourage de M. Scheer.

De son côté, Maxime Bernier n’a pas décrété de boycottage de Rebel Media.

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