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Une dernière photo de famille aux Communes

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld

OTTAWA — Les députés fédéraux ont pris une dernière photo de famille dans la future ex-Chambre des communes de l’édifice du Centre, mercredi. Une fois l’exercice complété, ils ont applaudi et entonné l’hymne national en choeur.

Les travaux parlementaires devraient être ajournés jeudi à Ottawa, mais déjà, mercredi, ça sentait la fin. Les chefs de parti ont d’ailleurs prononcé des discours dans l’enceinte pour marquer le coup après la période des questions.

«C’est avec un peu de nostalgie qu’on ira pendant dix ans dans une autre salle pour continuer ces débats», a déclaré le premier ministre Justin Trudeau. La démocratie ne réside toutefois «pas ici», mais «dans les actions de tous les Canadiens» et de «leurs députés», a-t-il ajouté.

Son vis-à-vis conservateur Andrew Scheer a fait écho à ces sentiments.

«Nous ne connaissons pas encore tous les enjeux dont nous allons débattre dans la nouvelle Chambre (…) Mais nous allons (…) faire de notre nouvelle Chambre le phare de la démocratie que cet édifice a été pendant des décennies», a-t-il dit.

«Certains d’entre nous ne remettront jamais les pieds dans cette Chambre comme députés, mais le souvenir de ces murs restera gravé dans nos mémoires», a pour sa part fait valoir le chef parlementaire néo-démocrate Guy Caron.

Lorsqu’est venu son tour de parole, le doyen des députés de la Chambre, le bloquiste Louis Plamondon, a admis qu’il se sentait «un peu anxieux» à l’idée de quitter cet endroit qui aura été son lieu de travail pendant environ 35 ans.

«On s’attache, vous savez, à ses décors, à son histoire, à ses fantômes. J’espère que ces fantômes nous suivront dans le nouvel édifice», a-t-il lancé.

Bientôt le déménagement
Dans les couloirs du bâtiment de style néogothique moderne, les signes avant-coureurs d’un déménagement imminent sont bien visibles: les murs sont dépouillés de leurs portraits et des boîtes traînent dans certains couloirs.

La prochaine fois que le chef de l’opposition Andrew Scheer bombera le torse devant le premier ministre Justin Trudeau, ce sera sous le plafond de verre de la nouvelle Chambre des communes, aménagée dans la cour intérieure de l’édifice de l’Ouest.

La prochaine fois qu’un dirigeant étranger sera en visite, il déambulera ailleurs que dans le hall d’honneur qui mène à la Bibliothèque du Parlement, le seul endroit qui a survécu à l’incendie de 1916.

Et la prochaine fois qu’un député séchera la réunion hebdomadaire de son caucus, il devra trouver un autre endroit que la cafétéria située au 5e étage pour tenter d’échapper aux regards.

Justement, c’était journée de caucus, mercredi, et le déménagement était sur toutes les lèvres.

«Je me sens un peu nostalgique, mais je prends aussi conscience du symbole que représente l’édifice ici, et à quel point il y a des moments de notre histoire qui ont été vécus ici», a offert la ministre Mélanie Joly.

«En même temps, moi, je suis une personne qui adore le changement, et je suis vraiment très enthousiaste à l’idée d’aller dans le nouveau bâtiment, parce que c’est un très beau bâtiment et il y a une très belle restauration», a-t-elle ajouté.

Son collègue conservateur Pierre Paul-Hus a pour sa part soutenu que «la dernière journée dans l’édifice du Centre, c’est spécial pour tout le monde de savoir qu’on ne reviendra plus jamais ici… à moins d’être encore élu dans 15 ans, on verra».

Même les souverainistes ne restent pas de marbre en quittant l’édifice qui abrite l’emblématique tour de la Paix.

«Il fait partie aussi de l’histoire du Québec, parce que de très grands parlementaires sont venus dans cet édifice», a offert le bloquiste Louis Plamondon sous le plafond en voûte du foyer des Communes.

«On en a payé une grande partie!», a ajouté le doyen des députés fédéraux.

«Une pierre sur quatre», a renchéri sa collègue Marilène Gill.

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