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Santé mentale: le PLQ propose une vaste réflexion

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot
Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — L’opposition libérale propose de mener une vaste réflexion sur la santé mentale, qui pourrait prendre la forme d’une commission parlementaire itinérante, à l’image de celle sur le droit de mourir dans la dignité.

C’est ce qu’a indiqué la députée de Marguerite-Bourgeoys et porte-parole de l’opposition officielle en matière de services sociaux, Hélène David, en entrevue à La Presse canadienne, mercredi.

Elle a écrit au président de la Commission de la santé et des services sociaux, le député caquiste de Beauce-Nord, Luc Provençal, pour proposer que la commission se saisisse d’un mandat d’initiative concernant l’enjeu de l’accès aux soins en santé mentale.

Le Plan d’action québécois en santé mentale venant à échéance en 2020, le temps est venu d’approfondir la réflexion, de façon non partisane, a souligné Mme David.

Elle demande à ce que les membres de la commission se réunissent rapidement pour statuer sur le bien-fondé de sa proposition.

Dans l’affirmative, Hélène David croit qu’ils pourraient envisager de créer une commission parlementaire itinérante, qui se déplacerait aux quatre coins du Québec pour recueillir des témoignages.

La commission itinérante Mourir dans la dignité est passée aux annales dans les années 2000 pour son travail rigoureux au-dessus des lignes de parti.

«Il faut qu’on réfléchisse, a insisté l’élue libérale en entrevue. On n’a pas le droit de fermer les yeux.»

Portrait sombre

C’est qu’il y a urgence d’agir, prétend la psychologue d’expérience, qui n’hésite pas à qualifier l’enjeu de la santé mentale de «mal du siècle».

D’ailleurs, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a récemment fait état d’une hausse alarmante des problèmes de santé mentale chez les jeunes.

Selon les chiffres de l’ISQ, le nombre d’élèves au secondaire ayant un niveau élevé de détresse psychologique a grimpé de huit points de pourcentage en six ans, passant de 21 à 29 pour cent.

Les troubles anxieux sont aussi plus répandus. En 2010-2011, ces problèmes touchaient neuf pour cent des élèves du secondaire. Six ans plus tard, ils étaient 17 pour cent.

Environ 20 pour cent des élèves du secondaire disent avoir reçu un diagnostic du médecin pour un trouble anxieux, une dépression ou un trouble alimentaire.

Et selon les données, les filles sont beaucoup plus affectées que les garçons par ces trois troubles. Selon l’ISQ, 22,9 pour cent des filles ont dit avoir reçu un diagnostic de trouble anxieux, contre 11,8 pour cent des garçons.

«La détresse est partout, dans toutes les strates de la société, dans toutes les tranches de revenu, dans tous les âges, et ça ne va pas en s’améliorant, s’est désolée Mme David. C’est un débat de société, mais c’est un débat aussi sur la société.»

Bravo, Catherine!

L’ex-ministre en a d’ailleurs profité pour féliciter la députée de Québec solidaire Catherine Dorion pour son premier discours en Chambre qui portait notamment sur la solitude.

«Elle a raison, s’est-elle exclamée. Ce sont des facteurs dont il faut parler, même à l’Assemblée nationale, et on est là pour ça, les élus.»

La solitude, l’itinérance, la toxicomanie, l’anxiété de performance, surtout chez les jeunes femmes, la médication, le surdiagnostic, les conditions de travail du personnel soignant, tout ça doit faire partie de la réflexion, selon Mme David, qui reconnaît que les députés, s’ils acceptent de se pencher sur la question, devront circonscrire le mandat.

Si elle s’attend à ce que les intervenants qui oeuvrent en santé mentale exigent plus de fonds dans le prochain plan d’action, la députée de Marguerite-Bourgeoys pense que la solution passe aussi par un plus grand dialogue entre les différentes instances du réseau de la santé.

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