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Un sondeur conservateur est blâmé par ses pairs

Joan Bryden - La Presse Canadienne

OTTAWA – Les libéraux fédéraux réclament des excuses du premier ministre Stephen Harper après qu’un sondeur conservateur a été réprimandé publiquement par ses pairs pour avoir mené une campagne de désinformation aux dépens du député libéral montréalais Irwin Cotler.

Une enquête menée par l’organisme de surveillance de l’industrie du sondage a conclu mercredi que les gestes de la firme Campaign Research ont nui à la réputation de l’industrie, notamment en minant la confiance des Canadiens et en ternissant l’image de la profession de sondeur.

L’Association de la recherche et de l’intelligence marketing (ARIM) avait été saisie de sept plaintes pour faute professionnelle concernant Campaign Research. Ces plaintes portaient sur une campagne d’identification des électeurs («pointage») menée l’automne dernier au nom du Parti conservateur dans la circonscription montréalaise de Mont-Royal, représentée par le libéral Irwin Cotler.

Les employés de la compagnie avaient faussement indiqué aux électeurs que M. Cotler avait démissionné ou qu’il était sur le point de le faire.

M. Cotler estime que les conservateurs doivent maintenant prendre la pleine responsabilité pour la conduite de la firme de sondage.

L’an dernier, quand M. Cotler a dénoncé ces agissements pour la première fois, le leader du gouvernement à la Chambre des communes, Peter Van Loan, avait estimé qu’il s’agissait d’une pratique politique courante.

Mercredi, il s’est montré impénitent en esquivant les questions des libéraux à propos des conclusions de l’ARIM, affirmant que le président de la Chambre, Andrew Scheer, avait déjà statué sur la question en décembre dernier et qu’il n’y avait rien d’autre à ajouter. «La question est close», a-t-il insisté.

L’ARIM est une association à participation volontaire qui ne dispose que de pouvoirs limités pour encadrer l’industrie du sondage. Elle peut par contre suspendre ou expulser les membres qui contreviennent à son code de conduite, dépendant du nombre et de la gravité des infractions.

Le comité de trois personnes constitué pour étudier le dossier de Campaign Research n’a pas recommandé une telle mesure, même s’il a constaté que la firme avait contrevenu à trois provisions du code et que ses infractions étaient davantage sérieuses que mineures. Il a choisi de servir à son membre Campaign Research une réprimande publique.

L’avocat-conseil de la compagnie, Aaron Wudrick, a réagi par courriel. «Campaign Research accepte les conclusions et les décisions de l’ARIM», a-t-il écrit. «Nous demeurons membres ‘Sceau d’or’ de l’association et nous nous engageons à poursuivre notre affiliation avec l’ARIM en nous efforçant de maintenir les plus haut standards éthiques et professionnels.»

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