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Jeux de la Francophonie: ultimatum de Fredericton

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson
La Presse canadienne - La Presse Canadienne

FREDERICTON — Le gouvernement progressiste-conservateur du Nouveau-Brunswick lance un ultimatum à ses partenaires des Jeux de la Francophonie de 2021: proposez un nouveau plan de financement d’ici la fin du mois, ou oubliez l’événement sportif et culturel international.

Le nouveau gouvernement de Blaine Higgs a annoncé le mois dernier que les Jeux pourraient s’avérer trop coûteux pour la province, alors que le budget estimé a explosé pour atteindre 130 millions $, comparativement au chiffre initial de 17 millions $. Cinq membres du comité organisateur ont démissionné lorsque ces chiffres ont été rendus publics.

Le Nouveau-Brunswick est l’un des 84 États et gouvernements membres de l’Organisation internationale de la Francophonie. Les neuvièmes Jeux de la Francophonie, attribués à la province en 2015, doivent se dérouler du 23 juillet au 1er août 2021. Plus de 3000 athlètes et artistes sont attendus en provenance de plus de 50 États membres ayant le français comme langue commune — bien que parler français ne soit pas une exigence pour les participants.

Les Jeux, que le Canada a accueillis dans la région d’Ottawa-Gatineau en 2001, ont lieu tous les quatre ans — une année après les Jeux olympiques d’été.

Le premier ministre Higgs a déjà prévenu que la province resterait fidèle à son engagement initial de dépenser 10 millions $ pour les Jeux, pas un cent de plus.

Mardi, le ministre responsable de la Francophonie dans le gouvernement progressiste-conservateur au Nouveau-Brunswick, Robert Gauvin, a maintenu ce ton ferme. Mais il a fait preuve d’optimisme en évoquant sa rencontre, la semaine dernière, avec le ministre fédéral des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, lui aussi un Acadien.

«J’ai été très encouragé, j’ai vu une lueur d’espoir qu’on n’avait pas sentie depuis un bout», a admis en point de presse M. Gauvin, qui est aussi ministre du Tourisme, du Patrimoine et de la Culture, et vice-premier ministre du Nouveau-Brunswick. «Tout le monde était positif. Moi, je pensais aller là et dire: « bon, c’est fini ». Et ce n’est pas ça qui est sorti de la réunion.»

Comme solution possible, M. Gauvin a laissé entendre que le gouvernement fédéral pourrait contribuer davantage, affirmant que la formule «50 pour cent» d’Ottawa pour soutenir les grands événements sportifs était inadéquate.

Selon la proposition initiale, les gouvernements fédéral et provincial devaient dépenser chacun 10 millions $, tandis que les deux villes hôtesses, Moncton et Dieppe, débourseraient 750 000 $ chacune; le reste du budget proviendrait de la vente de billets pour les événements. Mais un consultant retenu par Ottawa a estimé que le budget se situerait raisonnablement entre 72 et 115 millions $.

Le chef de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, Kris Austin, qui détient la balance du pouvoir, a soutenu que la province ne pouvait se permettre de débourser davantage, car elle a déjà du mal à payer pour les soins de santé et l’éducation. Il a estimé que la province devrait se retirer des Jeux à moins que le gouvernement fédéral ne renfloue l’événement.

Le chef du Parti vert, David Coon, a proposé de son côté la création d’un comité parlementaire chargé de comprendre pourquoi les coûts ont ainsi explosé — et de proposer des solutions.

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