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Morneau reste optimiste malgré des vents contraires

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld/La Presse canadienne

SHERBROOKE, Qc — Le ministre des Finances, Bill Morneau, a brossé un tableau rose de l’avenir économique du Canada mercredi, malgré les bouleversements diplomatiques et politiques dans le monde qui pourraient perturber le commerce mondial et nuire à la croissance au moment même le pays se prépare à se rendre aux urnes en octobre.

L’évaluation optimiste de M. Morneau a été faite à son arrivée à Sherbrooke pour le début d’une retraite de cabinet de trois jours — la première réunion des ministres du premier ministre Justin Trudeau depuis qu’il a procédé à un remaniement plus tôt cette semaine.

La retraite se déroule dans un contexte de chaos qui submerge le gouvernement britannique en plein processus de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne et de tensions diplomatiques avivées entre le Canada et la Chine.

«Nous surveillons de près ce qui se passe au Royaume-Uni. C’est évidemment un défi énorme pour le gouvernement conservateur là-bas», a dit M. Morneau.

«Nous ne voyons pas cela comme un enjeu directement problématique pour l’économie canadienne, mais il est évident que c’est difficile pour l’économie mondiale», a-t-il ajouté.

Le Canada, qui a conclu un accord de libre-échange avec l’UE, s’emploiera à maintenir «des relations commerciales très étroites» avec le Royaume-Uni lorsque ou — si — il quitte l’Union européenne, a-t-il affirmé.

En ce qui concerne la puissance économique chinoise, M. Morneau a reconnu que les Canadiens hésitaient de plus en plus à rechercher des débouchés commerciaux en Chine dans un contexte où le pays a arrêté deux Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, pour des raisons de sécurité nationale et condamné à mort un autre Canadien, Robert Schellenberg, qui a été reconnu coupable de trafic de drogue.

Ces événements sont apparus comme des représailles apparentes à l’encontre de l’arrestation par le Canada de Meng Wanzhou, dirigeant de l’entreprise Huawei, le mois dernier, à la demande des Américains qui souhaitent l’extradition de celle-ci pour faire face à des accusations de fraude liées aux sanctions américaines contre l’Iran.

«De toute évidence, nous sommes dans un moment diplomatique difficile», a affirmé M. Morneau.

«Notre objectif actuel, bien sûr, est d’établir des relations économiques à long terme dans le monde entier, afin de garantir que les personnes puissent occuper de bons emplois au Canada», a fait valoir le ministre.

Le Canada a également ressenti l’impact économique de son différend diplomatique avec l’Arabie saoudite.

M. Morneau a reconnu «qu’il existe certainement des vents contraires liés aux tensions commerciales mondiales». Mais il a écarté les prédictions selon lesquelles on pourrait se rapprocher d’une nouvelle récession mondiale.

Le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Organisation de coopération et de développement économiques annoncent tous «des prévisions de croissance mondiale positive», a-t-il déclaré. Et au Canada, les économistes du secteur privé «envisagent tous une période de croissance soutenue».

«Donc, nous ne nous attendons pas vraiment en ce moment à des périodes difficiles», a dit le ministre.

M. Morneau a déclaré que le gouvernement devait toujours «s’inquiéter de sa résilience face aux défis potentiels». Cependant, compte tenu des données sur l’emploi les plus solides depuis quatre décennies, il a dit croire que le Canada était bien placé à cet égard.

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