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Michel Cadotte a avoué à l'infirmière du CHSLD

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson
Sidhartha Banerjee, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Deux témoins au procès d’un Montréalais accusé d’avoir tué sa femme atteinte de la maladie d’Alzheimer ont raconté aux jurés vendredi que Michel Cadotte avait admis son geste.

Au procès pour meurtre au deuxième degré de M. Cadotte, vendredi, Linda Desgagné a déclaré que l’accusé avait demandé à lui parler seul à seul, le 20 février 2017, après avoir informé d’autres membres du personnel que Jocelyne Lizotte, son épouse depuis 19 ans, était morte dans sa chambre.

Mme Desgagné a témoigné que c’est à ce moment-là que M. Cadotte, en larmes, lui a avoué qu’il ne pouvait plus composer avec la maladie d’Alzheimer à un stade avancé dont souffrait sa femme et qu’il l’avait étouffée avec un oreiller.

L’infirmière a raconté qu’elle avait dit à l’homme qu’il aurait pu demander plus de soutien auprès du personnel. Mme Desgagné l’a ensuite laissé seul avec le corps, avant d’alerter ses supérieurs, qui ont contacté la police.

Elle dit être ensuite retournée à la chambre pour l’informer que la police était en chemin. Elle l’a ensuite vu se faire menotter et emmener par les policiers.

Jocelyne Lizotte, âgée de 60 ans, était au stade avancé de la maladie neurodégénérative et était totalement incapable de s’occuper d’elle-même, a-t-on appris plus tôt cette semaine au procès. Mme Lizotte avait reçu un diagnostic de démence précoce à l’âge de 49 ans et au moment de sa mort, elle vivait dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Le couple était marié depuis 19 ans.

Mme Desgagné a déclaré qu’elle éprouvait de la sympathie pour M. Cadotte, qu’elle a souvent côtoyé.

L’infirmière, qui a plus de 30 ans de métier, avait assisté un an auparavant à une réunion convoquée par M. Cadotte au cours de laquelle il avait demandé si sa femme avait droit à l’aide médicale à mourir.

Selon Mme Desgagné, on lui avait alors appris que son épouse ne répondait pas aux critères qui s’appliquent à cette procédure médicale. M. Cadotte n’a pas réagi fortement, s’est rappelée l’infirmière, mais il a indiqué qu’il demanderait un avis juridique.

Il semblait comprendre ce qu’ils ont dit et n’a pas ramené le sujet, a ajouté Mme Desgagné.

Un autre témoignage

Plus tard dans la journée, vendredi, le frère du premier mari de Mme Lizotte a été appelé à la barre. Michel Desautels est marié à un ami d’enfance de Mme Lizotte. Ils sont demeurés amis lorsqu’elle a marié M. Cadotte, après la mort du frère de M. Desautels.

M. Desautels a affirmé que lui et M. Cadotte communiquaient fréquemment ensemble. Il a relaté que M. Cadotte l’avait appelé pour lui dire que sa femme était morte. Il a dit que «c’était lui», et son ami a alors compris que «c’était lui» qu’il l’avait tuée.

Selon le Montréalais à la retraite, les couples se voyaient fréquemment, mais lorsque l’état de santé de la dame s’est détérioré, les visites sont devenues rares. Ils se sont vu une dernière fois en 2016, et Mme Lizotte ne pouvait plus parler ou reconnaître leur présence. Elle se balançait sur une chaise, sur laquelle elle était attachée.

M. Desautels a affirmé qu’il était devenu tout simplement trop difficile pour sa femme de voir son amie dans cette condition.

Le procès reprendra mardi.

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