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Marois tente de charmer les Américains

Yves Schaeffner - La Presse Canadienne

NEW YORK, États-Unis – Pour sa première journée à New York et son premier discours important en anglais depuis son élection, la première ministre Pauline Marois a choisi de parler la langue des affaires. «Le Québec est ouvert à l’investissement, Quebec is open for business!», a-t-elle martelé aux Américains venus l’écouter.

Après avoir officiellement inauguré les tous nouveaux bureaux d’Expansion Québec en mâtinée, Mme Marois a pris la parole lors d’un diner-conférence organisé par la Foreign Policy Association (FPA), un think tank qui a l’habitude d’inviter les premiers ministres québécois.

Consciente que les Américains sont quelque peu méfiants à l’égard du projet souverainiste, elle a commencé par brièvement mentionner ses aspirations indépendantistes, mais sans insister. «C’est un débat interne. Cela arrivera quand les Québécois seront prêts», a-t-elle dit en enchainant rapidement sur les opportunités d’affaires que la province présente aux investisseurs américains.

Un peu plus d’un an après que Jean Charest ait présenté en grande pompe son projet du Plan Nord devant le même parterre, la nouvelle première ministre a dit qu’elle comptait poursuivre le développement du grand Nord, mais en apportant certains bémols.

En conférence de presse, Mme Marois a ainsi rappelé que son gouvernement était en train de réévaluer certains aspects du projet.

«Nous avons l’intention à la rentrée, en février-mars, de revoir le système des redevances de sorte que les gens sachent qu’en venant investir au Québec, il y aura des exigences différentes que celles qu’avait l’ancien gouvernement. Mais ces exigences seront quand même raisonnables parce que nous souhaitons continuer de développer le Nord», a-t-elle précisé.

Elle a également souligné l’importance de consulter les Premières Nations et le respect du développement durable.

Rencontré en marge du discours de Mme Marois, Peter Gavigan, de Linde North America, une compagnie spécialisée dans le gaz industriel et le secteur minier, s’est dit curieux d’en savoir plus à ce sujet. «Je ne suis pas au courant des détails, mais aux Etats-Unis aussi, on parle de plus en plus de redevances pour les produits miniers», a-t-il confié.

Près de 300 personnes, majoritairement des gens d’affaires, ont dépensé 150 $ chacun pour entendre la première ministre au chic St Regis Hotel, dans Midtown.

Après son discours, Mme Marois avait plusieurs rencontres privées à son programme. Elle devait également rencontrer des journalistes de Bloomberg et du Wall Street Journal.

La première ministre juge primordial de renforcer les relations avec les États-Unis qui reçoivent près de 70 pour cent des exportations internationales du Québec. Elle s’est engagée à poursuivre et à approfondir les liens commerciaux et économiques avec les États-Unis, notamment avec l’État de New York.

Plus tôt en journée, Mme Marois a inauguré les nouveaux bureaux d’Expansion-Québec, un organisme qui offre des services pour les PME québécoises désireuses de s’implanter sur les marchés étrangers.

Les bureaux, qui accueilleront des entreprises québécoises à partir de janvier, sont situés dans Midtown, à proximité de la station de train Grand Central.

«New York est la capitale financière et économique, elle est un choix logique pour de nombreuses entreprises qui veulent développer leurs affaires aux États-Unis. C’est pourquoi cette ville s’est avérée un choix logique pour ouvrir un premier bureau d’Expansion Québec», a expliqué la première ministre.

En partenariat avec Entreprises Rhône-Alpes international (ERAI), Expansion Québec va notamment louer des petits espaces de bureaux et offrir des conseils aux PME qui songent à offrir leurs produits ou services aux États-Unis.

La région française qui a développé ce modèle au cours des 20 dernières années possède déjà ce type d’installations dans 21 pays.

La directrice générale d’Expansion Québec à Montréal, Liliane Laverdière, a dit espérer ouvrir 14 locaux du genre à travers le monde au cours des cinq prochaines années.

«Notre objectif à terme est que ces locaux s’autofinancent», a précisé la directrice générale.

Vendredi, Mme Marois doit s’entretenir avec des experts afin d’échanger sur le contexte politique et économique postélectoral aux États-Unis.

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