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Élections 2012 : les jeunes sont retournés aux urnes

Photo: Archives Métro

Tel que prévu, la mobilisation des jeunes au printemps dernier a eu un effet sur leur taux de participation aux dernières élections : celui-ci a grimpé de 26 %.

Les données de participation électorale par groupe d’âge pour le scrutin du 4 septembre, rendues publiques mercredi par la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires de l’Université Laval, démontrent que les jeunes de 18 à 24 ans sont allés voter à 62,5 %, comparativement à 36,15 % en 2008.

Pourtant, le titulaire de la Chaire, François Gélineau, désire rester prudent à propos de l’association entre les deux phénomènes. «Essentiellement, s’il y a une hausse spectaculaire de la participation en 2012, cela vient surtout rectifier une chute drastique qui a été observée à l’élection précédente», nuance-t-il.

En effet, les élections provinciales de 2008 présentaient le plus faible taux de participation depuis les 40 dernières années (57,06 %), particulièrement chez les 18 à 24 ans. C’est pour cette raison que M. Gélineau parle plutôt d’un «retour à la normale». «La question que je me pose, c’est : pourquoi les jeunes ne sont pas allés voter en 2008 ?» précise le professeur de science politique à l’Université Laval.

Pour expliquer le désintérêt de la population en général, François Gélineau évoque la succession d’élections qui a eu lieu à l’automne 2008 : l’élection fédérale canadienne, l’élection d’un premier président noir aux Etats-Unis, la proposition d’une coalition entre les trois partis d’opposition au fédéral…

«Les gens étaient peu intéressés par l’élection provinciale ; ils ont eu l’impression qu’on l’utilisait de façon stratégique, pour avoir les deux mains sur le volant, mais qu’il n’y avait pas d’enjeux réels», poursuit M. Gélineau.

Tout le contraire de l’élection de septembre dernier, dont les débats traitaient de questions de société fondamentales. «Peut-être que les jeunes ont davantage apprécié», avance M. Gélineau, en citant le succès de Françoise David au débat des chefs, qui s’est démarquée en amenant de réels propos plutôt qu’en brandissant simplement des accusations.

Peut-on donc s’attendre à un maintien de ce taux de participation pour de futures élections ? «Ça dépend de ce que notre classe politique nous offrira, lance M. Gélineau en riant. Mais disons que ça augure bien.»

La précédente étude de la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires, qui portait sur les habitudes des électeurs, démontrait qu’un jeune, qui ne vote pas lors de la première occasion qui s’offre à lui, risque fortement de ne pas le faire dans le futur. Comme les jeunes de 18 à 21 ans ont voté à hauteur de 60 % aux dernières élections, ils risquent de conserver cette habitude en vieillissant.

Toujours insuffisant
Le directeur de l’Institut du Nouveau Monde, Michel Venne, croit fermement que le printemps québécois a eu une influence sur le taux de participation chez les jeunes. «Mais jusqu’à quel point, c’est très difficile à dire», précise-t-il.

M. Venne souligne par ailleurs que le taux de participation de 62,5 % chez les jeunes témoigne d’une belle augmentation, mais ne suffit toujours pas. «C’est mieux que 36 %, qui était catastrophique. Mais la bataille n’est pas gagnée», affirme celui qui souhaite que les jeunes aient davantage d’éducation politique à l’école, notamment.

«On a 4 jeunes sur 10 qui continuent de penser que ça ne vaut pas la peine de voter, malgré l’année de fou qu’on a connue !» illustre-t-il.

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