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Gouvernance souverainiste: la CAQ et PLQ s'insurgent

QUÉBEC – Les deux principaux partis d’opposition à l’Assemblée nationale ont fait front commun, mercredi, contre la «gouvernance souverainiste» et la promotion de la souveraineté par le Parti québécois (PQ) au pouvoir.

Le Parti libéral (PLQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ) jugent que le gouvernement péquiste minoritaire n’a pas la légitimité démocratique requise pour adopter des politiques visant à mousser l’option souverainiste.

Les deux formations s’insurgent notamment contre la stratégie de défense des compétences du Québec sur laquelle planche le ministre délégué à la Gouvernance souverainiste, Alexandre Cloutier.

Préparée à la demande de la première ministre Pauline Marois, la démarche gouvernementale visera l’obtention de nouveaux pouvoirs auprès d’Ottawa.

À cela s’ajoute l’adoption prochaine, par le Conseil national du Parti québécois les 9 et 10 février à Drummondville, d’un plan de promotion de l’option souverainiste sur toutes les plateformes.

Sans mandat populaire, derrière des portes closes, le gouvernement péquiste manigance une offensive à même les fonds publics pour imposer son projet souverainiste aux Québécois, a soutenu le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’institutions démocratiques, Robert Dutil.

«On estime que le 4 septembre, ils ont reçu un mandat de gouverner le Québec sans faire la souveraineté et ce qu’on souhaite, c’est qu’ils s’en tiennent à ça. Ils ne veulent pas s’en tenir à ça et on va leur reprocher avec véhémence, je vous le dis tout de suite», a-t-il dit.

Le député libéral exige que le gouvernement rende publique sa stratégie «secrète», son coût pour les contribuables québécois et le nombre de fonctionnaires affectés à cette tâche.

Le député caquiste Gérard Deltell a lui aussi prêté au gouvernement Marois l’intention de puiser dans les poches des contribuables les fonds pour promouvoir son option.

À son avis, Mme Marois veut plaire aux éléments radicaux de son parti et cela en dépit du fait que deux électeurs sur trois ont rejeté le projet souverainiste lors du dernier scrutin.

«En voulant se servir de l’État et de l’argent des contribuables pour faire la promotion de la souveraineté, Mme Marois fait plaisir à ses militants radicaux, à ses  »caribous », mais ne gouverne pas comme un chef d’État», a lancé le député de Chauveau.

M. Deltell soupçonne en outre la première ministre d’avoir choisi de se rendre en Écosse (dans le cadre d’une mission économique en Europe) non pas pour stimuler les échanges économiques mais pour s’inspirer des manoeuvres des souverainistes écossais.

En réplique, le ministre Cloutier a assuré que le gouvernement péquiste n’utilisera pas les fonds publics à des fins partisanes. La promotion de la souveraineté par le PQ sera défrayée par les militants, a-t-il insisté.

«Je ne sais pas de quels fonds publics ils parlent mais ce qui est certain, c’est qu’il n’y a aucun fonctionnaire qui travaille à la souveraineté du Québec, aucun fonctionnaire attitré à ce que le Québec devienne un pays et il n’y a aucune augmentation des budgets du secrétariat des Affaires intergouvernementales canadiennes», a-t-il fait valoir.

M. Cloutier reproche à ses adversaires de ne pas comprendre ce qu’est la gouvernance souverainiste. Cette politique, a-t-il expliqué, vise «à mettre fin aux empiètements du gouvernement fédéral, à rendre l’État québécois plus efficace, à faire respecter la souveraineté du Québec (dans ses compétences) et à accroître les pouvoirs de l’Assemblée nationale».

Nombre d’enjeux s’inscrivent dans cette démarche, notamment la création d’un registre québécois des armes à feu, la lutte contre la réforme de l’assurance emploi et l’élargissement des pouvoirs en matière de culture.

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