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PLQ: 4e débat dimanche à Gatineau

Débat PLQ
Débat PLQ Photo: Yves Provencher/Métro
Stéphanie Marin - La Presse Canadienne

GATINEAU, Qc – Lors du quatrième débat de la course à la chefferie du Parti libéral du Québec, le système de santé québécois a été remis en question par les trois candidats, qui s’entendaient néanmoins pour faire une certaine place au privé.

Dans cette joute oratoire sans trop d’éclat, ni idées révolutionnaires, le candidat Raymond Bachand s’est toutefois habilement positionné en choisissant comme cheval de bataille la réduction des temps d’attente dans les urgences et pour les chirurgies.

Ce choix clair, un problème souvent dénoncé par les Québécois, lui a permis de se distinguer dès le début du débat alors qu’il a présenté un plan structuré, centré sur cet objectif.

Pour cette avant-dernière joute orale, les trois candidats à la succession de Jean Charest ont débattu sur le thème « Comment mieux aider ceux qui en ont besoin? ». Les questions sociales et de santé sont abordées, ainsi que sur l’avenir du Parti libéral du Québec.

Dans une salle à moitié vide, les trois anciens ministres se sont mesurés de nouveau dans un esprit plus calme, voire, par moments, soporifique, contrastant avec le débat de la veille en anglais lors duquel le ton avait monté à Montréal. Dimanche, de timides applaudissements ont retenti à une occasion seulement.

De façon surprenante, le débat n’a pas permis à Philippe Couillard, lui-même un médecin et un ancien ministre de la Santé dans le gouvernement Charest, de se démarquer.

Il a surtout mis l’accent sur son objectif de revoir la façon de payer les professionnels de la santé, tout comme les institutions. Sa « marotte », dit-il.

« Au-delà de la quantité des services, il faut avec les fonds publics récompenser la qualité, la sécurité et l’accessibilité, a-t-il établi d’entrée de jeu sur un ton de professeur. Quand on paie plus, on obtient plus ».

Quant à l’ex-ministre des Transports, Pierre Moreau, il a fait valoir que le budget de la santé devait être respecté et ne devait pas augmenter de façon exponentielle. Il se dit convaincu qu’avec le financement actuel, qui est à hauteur de 31 milliards $, les soins pourraient être mieux livrés et plus rapidement, si l’on favorise notamment les CLSC et les coopératives de santé.

Concernant la lourde structure du système de santé, M. Moreau croit qu’il faudrait mandater un expert pour l’émonder. Selon lui, de gains d’efficacité sont à faire.

« Il y a trop d’administration, Mais je ne parle pas de couper à la tronçonneuse. Ça je vais laisser cela à la CAQ (Coalition avenir Québec) », a-t-il précisé.

Tous trois ont professé un système public gratuit et universel. Ils s’entendent aussi sur l’importance de désengorger les urgences, une solution qui passe en partie par le secteur privé, selon eux.

Pour celui qui a été le grand argentier du Québec pendant de nombreuses années, Raymond Bachand, la congestion dans les urgences se règle d’abord par une amélioration du système public, mais que lorsque « les temps d’attente n’ont pas d’allure », il faut que les gens puissent aller au privé, a-t-il précisé.

Même chose pour certaines chirurgies: « un accès au privé après un délai déraisonnable pour une chirurgie », a-t-il suggéré comme piste de solution.

Comme son collègue Pierre Moreau, M. Bachand croit que les infirmières spécialisées et les pharmaciens devraient avoir plus de pouvoirs — une autre façon de désengorger les urgences en libérant les médecins.

De nombreux sujets ont d’ailleurs fait l’objet de consensus chez les trois candidats. Par exemple, en ce qui concerne les soins aux aînés, ils s’entendaient pour dire qu’ils devaient être maintenus à domicile le plus longtemps possible, et pas en centres de soins de longue durée.

Une centaine de militants se sont déplacés au Musée de la civilisation de Gatineau pour voir et entendre les trois candidats. Les militants libéraux pouvaient néanmoins visionner le débat en direct sur le site internet du Parti.

Avenir du Parti libéral

Sur ce point, les trois candidats à la direction admettent tous que le Parti n’était plus un lieu de débat depuis un certain temps. Ils promettent des changements. Car cette absence de débat est l’explication qu’ils donnent en partie pour la diminution de membres du parti.

Ceux-ci seraient passés de plus de 200 000 à 45 000 selon l’animatrice du débat, Dominique Poirier.

Celle-ci a d’ailleurs rappelé l’épisode de 2010 où le Parti a refusé la suggestion d’un militant de tenir un débat sur l’opportunité de mettre sur pied une commission d’enquête sur le monde de la construction.

« Je n’étais pas là », s’en est rapidement tiré Philippe Couillard. « J’étais mal à l’aise », a pour sa part dit M. Bachand, prétextant avoir manqué la suggestion du militant car il travaillait dans ses papiers et ne prêtait pas attention.

« Ça n’a pas été le moment le plus glorieux du Parti », a-t-il admis après le débat.

Quant à la diminution du nombre de membres du Parti, M. Moreau se dit « angoissé » par la situation.

Mais pour Raymond Bachand, cette perte de membres n’est pas significative. Il croit que les gens ne veulent pas être des membres formels pour rester plus libres. Mais ils soutiennent les libéraux et sont de réels militants, a répliqué M. Bachand qui refuse d’y voir — comme dans la salle à moitié vide pour le débat — un manque d’intérêt de la population pour le Parti.

Le candidat qui succédera à Jean Charest sera connu le 17 mars.

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