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Remettre la souveraineté au cœur des débats

Un «réveil politique des Québécois» est nécessaire pour trouver des moyens de lever les blocages qui freinent le Québec dans son développement au sein du régime canadien.

C’est ce qui ressort de la première phase des États généraux sur la souveraineté, lancés par le Conseil de la souveraineté du Québec au printemps dernier, qui a permis d’identifier 92 blocages contraires aux valeurs et aux intérêts des Québécois. La deuxième phase, qui sera lancée le 6 avril à Québec, visera à élaborer les actions à prendre pour lever ces blocages.

Ces obstacles, énoncés par la Commission nationale des États généraux sur la souveraineté, ont été validés par les 1200 citoyens et représentants de partis politiques qui ont participé à la tournée des États généraux, qui s’est arrêtée dans 13 régions de la province depuis mai dernier.

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Par exemple, le fait que tout qui concerne les communications au Québec relève d’une compétence fédérale, par le biais du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications (CRTC), est d’une «absurdité flagrante», a relaté Tania Kontoyanni, la porte-parole de la Commission nationale, en conférence de presse, hier.

Même chose du côté des transports, fait remarquer le président du Conseil de la souveraineté du Québec, Gilbert Paquette. Il cite en exemple le cas du pont Champlain, de compétence fédérale, dont la reconstruction engendre bien des débats entre Québec et Ottawa, notamment sur la question du péage.

«Tous ces blocages ne sont malheureusement pas une surprise, mais il faut continuellement les répéter et donner des exemples de plus en plus contemporains», affirme le chef du Bloc québécois, Daniel Paillé.

«À Ottawa, on peut se faire élire sans le Québec, et on en voit les résultats tous les jours, déplore-t-il. On assiste à une décentralisation des pouvoirs et à un effacement du Québec sur la scène internationale.»

Il est donc urgent de tenir un débat sur la question de la souveraineté, croit M. Paquette.

«Le printemps québécois nous a montré la nécessité d’un autre printemps, politique cette fois, pour remettre l’indépendance au cœur des débats publics», ajoute-t-il.

«Il y a une souveraineté populaire qui se réveille et qui a envie de reprendre les choses en main, considère pour sa part Tania Kontoyanni. Et tranquillement, elle va réintégrer la souveraineté politique.»

Chose certaine, le gouvernement conservateur au pouvoir à Ottawa contribue à accentuer l’antagonisme entre les valeurs québécoises et canadiennes. Mais Mme Kontoyanni et M. Paquette croient que le problème est structurel.

«Peu importe qui va gouverner le Canada, il défendra toujours les intérêts supérieurs du Canada, et ils sont de plus en plus distincts des nôtres», souligne Mme Kontoyanni.

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